Le Mouvement national de libération de l'Azawad accuse le gouvernement de Bamako d'être derrière la recrudescence de la violence dans la région du nord, selon un communiqué rendu public hier. Cette instabilité intervient à quelques jours de la relance du dialogue à Alger entre les différentes parties au Mali, prévue le 16 juillet. De violents affrontements ont opposé samedi à Agacher (Tilemsi) les milices d'autodéfense arabes et Imrad aux éléments du MNLA appuyés par le mouvement arabe de l'Azawad (MAA). Au cours de ces combats, une dizaine de combattants du MNLA ont été arrêtés, selon la même source qui précise que deux véhicules équipés d'armes lourdes appartenant au MNLA ont été saisis. Ces combats qui se sont déroulés dans la zone du Tilemsi, une vaste zone située dans le triangle Gao-Bourem-Anefis, n'ont duré que quelques heures. Depuis deux semaines, «les forces armées maliennes épaulées par des milices ethniques, dont des narcotrafiquants bien connus, procèdent à des arrestations arbitraires, des enlèvements et des exécutions sur des populations civiles de l'Azawad», déplore le MNLA dans le communiqué. A Tarkint, dans le cercle de Bourem, «des téléphones, des motos appartenant à des populations et autres biens ont été volés et pris de force, alors que des boutiques et des commerces ont été saccagés par ces milices qui ont menacé de mort toute personne qui ne se soumettrait pas leurs ordres», précise-t-on. Selon la même source, le gouvernement central de Bamako mise sur les milices criminelles accompagnées de ses forces armées, pour créer une atmosphère favorable à «une guerre ethnique», mettant dangereusement en péril le cessez-le-feu signé à Kidal après les événements du 21 mai 2014, a expliqué le MNLA dans le même texte. Il a estimé, par ailleurs, qu'il préservera son droit de légitime défense contre tout mouvement des troupes maliennes sur ses positions. Il a également appelé à la responsabilité du gouvernement du Mali pour mettre fin sans délai aux provocations et actes criminels des milices sous ses ordres. Les mouvements signataires du cessez-le-feu réaffirment leur détermination à respecter leurs engagements, néanmoins, «ils prennent à témoin le président en exercice de l'UA, le médiateur de la Cedeao, la Minusma et la force Serval de tous les dangers de recrudescence de la violence si un terme n'est pas mis immédiatement à ces agissements».