Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (Cncppdh), Me Farouk Ksentini, invité hier au Forum du quotidien DK News, a tenu à exprimer sa satisfaction quant à l'engagement pris par le ministère de la Justice visant à revoir les dispositions de la loi relative à la détention préventive. «Nous saluons l'engagement pris par le ministre de la Justice, garde des Sceaux relatif à la révision des dispositifs de la loi relative à la détention préventive, de sorte que cette détention ne doit concerner que les crimes relevant du code pénal», a déclaré Me Ksentini, cité par l'APS. Ce dernier avait, rappelons-le, déploré la semaine dernière sur les ondes de la chaîne 3, la «persistance de la culture» de cette forme de détention qui «ne correspond pas du tout à la volonté politique de nos dirigeants et ne s'accommode pas des droits de l'Homme». Il avait fait observer que les textes en matière de détention provisoire sont d'une «grande clarté», mais «c'est leur application qui est incorrecte». Réitérant sa vision de l'application de la loi en ce qui concerne la détention préventive, Me Ksentini a souligné hier que «la détention préventive a été souvent abusive ces dernières années, engendrant une hausse de la population carcérale qui a atteint 55 000 prisonniers». Il a précisé, néanmoins, que la détention préventive «demeure nécessaire» dans le cas de crimes et délits relevant du Code pénal. Revenant sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, adoptée en 2005, le président de la Cncppdh a estimé que «les textes de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale ont répondu avec justesse à 95% des doléances des victimes de la tragédie nationale, y compris celles exprimées par les familles des disparus». Pour Me Ksentini, l'ensemble des réponses portées aux familles des disparus, dans le cadre de cette Charte, «ont été favorablement et largement acceptées par les familles concernées», et par conséquent, a-t-il considéré, «la question des disparus est définitivement réglée». Si le dossier des disparus semble «clos» pour l'avocat, cela est loin d'être le cas pour de nombreuses familles qui poursuivent périodiquement, il faut le souligner, leur sit-in devant le siège de la Cncppdh, présidée justement par Me Ksentini. Ce dernier a tenu, lors de son intervention hier au forum, à rappeler que l'Algérie «a fait face toute seule au terrorisme en menant une lutte pour la sauvegarde de l'Etat algérien». Il a précisé également que «cette lutte n'a pas été menée contre les démocrates et les partis politiques mais contre le terrorisme». En matière de promotion et du respect des droits de l'Homme en Algérie, le président de la Cncppdh a souligné, encore une fois, que «l'Algérie a franchi des étapes importantes» ces dix dernières années, précisant à ce sujet «que ce n'était pas facile d'y parvenir» sans les efforts qui ont été consentis et sans la volonté politique qui les a accompagnée, «en vue de l'édification d'un Etat de droit». Enfin et à propos de la question de la révision de la Constitution, Me Ksentini a rappelé les propositions de la Cncppdh notamment celles relatives à «la création du poste de Vice-président de la République, à l'instar d'autres pays» du monde, et «l'introduction d'un texte de loi faisant que l'Armée nationale populaire soit la gardienne de la Constitution du pays». H. Y.