Les informations dont dispose Kiev concernant l'utilisation de systèmes antiaériens Bouk dans l'est de l'Ukraine permettraient d'éclaircir les causes du crash du Boeing malaisien, a estimé le vice-ministre russe de la Défense Anatoli Antonov. Le ministère de la Défense a adressé 10 questions au commandement des forces armées ukrainiennes, espérant que les réponses données par ce dernier permettront de faire la lumière sur les circonstances de l'accident survenu jeudi dans la région de Donetsk, théâtre de violents combats entre troupes gouvernementales ukrainiennes et forces d'autodéfense. «Kiev peut-il fournir tous les détails de l'utilisation de systèmes sol-air Bouk dans la zone des hostilités, et -ce qui est l'essentiel- pourquoi a-t-il déployé ces systèmes si les insurgés n'ont pas d'avions ?», a demandé M. Antonov dans une interview à la chaîne de télévision Rossiya 24. Selon le ministère russe de la Défense, 27 systèmes de DCA Bouk M1 appartenant à l'armée ukrainienne sont déployés dans la région où s'est écrasé l'avion de ligne malaisien. M. Antonov a rappelé que les autorités ukrainiennes avaient immédiatement désigné les coupables de cette tragédie. «D'après Kiev, il s'agit évidemment des insurgés. Mais quelles sont les preuves permettant d'arriver à cette conclusion ?», a demandé le vice-ministre. Un Boeing 777 de Malaysia Airlines s'est écrasé jeudi dans l'est de l'Ukraine. L'avion avec 283 passagers et 15 membres d'équipage volait à 10 050 mètres d'altitude. Les autorités de Kiev ont immédiatement accusé les forces d'autodéfense d'être à l'origine du crash, mais les insurgés ont déclaré en réponse qu'ils ne disposaient pas de système capable d'abattre un avion à cette altitude. Les miliciens surveillent de très près le site du crash du Boeing malaisien, a déclaré le vice-Premier ministre de la République auto-proclamée populaire de Donetsk, Andreï Pourguine. Pourguine a noté que l'ensemble de la zone, sur laquelle se trouvent les fragments d'avion et les corps des passagers, avait été sécurisée par les forces d'autodéfense dès les premières heures de la tragédie. Selon Pourguine, l'objectif de ces actions était d'assurer l'inviolabilité du site du crash pour une enquête objective et de garantir la sécurité aux experts qui vont procéder à toutes les mesures nécessaires pour établir les causes de la catastrophe.