Sans faire de dégâts matériels, le tremblement de terre qui a ébranlé vendredi tôt le matin la wilaya d'Alger, a néanmoins provoqué une panique chez les habitants. Finalement, il y a eu plus de peur que de mal. De nombreux habitants dans la capitale et sa périphérie ont dû quitter leurs demeures et sortir dans la rue par crainte de répliques qui suivent généralement la première secousse. Plusieurs blessés ont été enregistrés suite à des bousculades au niveau des escaliers d'immeubles, alors que certaines personnes, prises de panique, se sont jetées par la fenêtre, a-t-on appris auprès de la Protection civile. Des citoyens approchés par l'APS, ont décrit l'état de psychose qui s'est emparé d'eux en ce vendredi matin, affirmant avoir été arrachés de leur profond sommeil lorsque soudainement la terre a violemment tremblé. A Bab El-Oued, Rachid assure "ne pas se rendre compte" de la rapidité avec laquelle il a pu descendre les escaliers de l'immeuble où il habite, tout comme d'ailleurs nombreux de ses voisins. "La panique était telle que nous étions totalement déstabilisés. J'avoue que je ne savais plus où donner de la tête", confie-t-il. A Ain Benian, localité côtière si proche de l'épicentre du séisme, les scènes de panique étaient encore plus intenses, notamment du côté de la cité Belle-Vue où les habitants des immeubles sont sortis dans une bousculade qui a failli provoquer des blessures parmi les femmes et les enfants, selon des citoyens rencontrés sur les lieux. Mêmes scènes vécues sur les hauteurs d'Alger, à l'instar d'El Biar, Bouzareah ou El Achour, où beaucoup de personnes prises de panique, se sont précipitées à l'extérieur à la recherche d'un endroit plus sûr, contrairement à d'autres, plus sereins, qui n'ont pas cédé à la panique et qui ont préféré rester chez eux. "Pourquoi sortir?", lance Bouaâlem d'un air calme. "Certes, ce n'est pas facile de rester figé sur place, alors que le sol tremble sous vos pieds, mais je pense que dans des moments pareils, il faut garder le sang froid", a-t-il insisté. "Souvent, c'est la panique qui provoque autant de dégâts que le séisme lui-même", a-t-il martelé. De son coté, Samir a affirmé qu'il était resté cloué dans son lit pendant les quelques secondes "éprouvantes" et "interminables" qu'a duré la secousse. "Tétanisé", il a indiqué avoir "prié Dieu pour qu'il n'y ait pas de dégâts". Le tremblement de terre, de magnitude 5.6 sur l'échelle ouverte de Richter, a eu lieu à 05H11. Il a été localisé à 19 km au nord-est de Bologhine. La secousse a été ressentie également à Tipasa, Blida, Boumerdes et Tizi-Ouzou.