L'initiative algérienne, lancée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour amener la communauté internationale à obtenir un arrêt urgent de l'agression israélienne, est de plus en plus soutenue par plusieurs Etats et groupes régionaux. Tout a commencé par les entretiens du chef de l'Etat avec ses homologues d'Egypte et du Qatar, mercredi dernier, qui leur ont permis d'examiner les voies et moyens d'une action arabe commune "plus intense" en vue d'amener la communauté internationale à obtenir un arrêt urgent de l'agression israélienne à Ghaza. Comme première mesure de l'Algérie, le président Bouteflika avait décidé d'une aide financière urgente de 25 millions de dollars au profit de la Palestine, notamment en direction de la population de Ghaza. Sur le plan diplomatique, l'Algérie, le premier pays à avoir condamné l'agression israélienne, avant même que les pays arabes et les autres pays ne réagissent, a convoqué une session urgente de l'Assemblée générale de l'ONU pour examiner la "grave" situation dans les territoires palestiniens occupés, en particulier à Ghaza. L'ambassadeur, représentant permanent de l'Algérie auprès de l'ONU, Sabri Boukadoum, a indiqué samedi à l'APS que l'initiative de l 'Algérie, endossée par le groupe arabe et d'autres groupes régionaux ainsi que de très nombreux Etats, est relayée par l'ensemble de l'appareil diplomatique algérien à travers le monde. C'est dans ce contexte qu'une délégation algérienne prendra part, lundi à Téhéran, à la réunion d'urgence du comité des pays non-alignés (PNA) pour expliquer aux membres du comité l'initiative de l'Algérie de convoquer une réunion de l'Assemblée générale de l'ONU consacrée à la situation à Ghaza. L'Algérie expliquera aux 13 membres du Comité l'initiative du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de convoquer dans les prochains jours, une réunion d'urgence de l'Assemblée générale de l'ONU consacrée à Ghaza. Elle fera part des démarches diplomatiques déjà engagées au niveau de New York (à l'ONU), en coordination avec la délégation palestinienne et les autres groupes régionaux, pour "concrétiser l'initiative algérienne visant la cessation des hostilités, la prise en charge immédiate de la grave crise humanitaire née de l'agression militaire israélienne contre la population civile palestinienne à Ghaza, et la reprise des négociations de paix. L'Egypte, pays ayant déjà proposé une initiative refusée par Hamas, a apporté, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Sameh Choukri son soutien "total" à l'initiative algérienne. Dans un entretien téléphonique avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra, a réitéré la "disponibilité" de son pays à poursuivre la coordination avec l'Algérie en vue de "mettre fin à l'agression israélienne contre Ghaza". Par ailleurs, l'Algérie a saisi l'ONU et le Conseil de sécurité et mobilisé l'ensemble de ses ambassadeurs pour qu'ils expliquent sa position, avait indiqué à l'APS M. Lamamra. "Elle a, aussi, appelé les pays amis et frères à prendre des positions à même d'amener Israël à cesser son agression barbare contre la Bande de Ghaza", a-t-il ajouté, expliquant que si l'Algérie a travaillé sous le sceau de la confidentialité, "cela ne veut nullement dire qu'elle s'est détachée de la cause palestinienne". Pour le ministre, "Israël veut vider la Palestine de ses habitants arabes et consacrer le rêve sioniste en assurant sa mainmise totale sur al-Qods". "L'objectif principal d'Israël, à travers cette agression, est de briser la résistance à Ghaza en l'isolant et en fermant toutes les issues afin de pouvoir réaliser le rêve sioniste", a-t-il expliqué. L'initiative algérienne a pour principaux objectifs la cessation immédiate de l'agression israélienne et l'envoi d'une aide humanitaire urgente aux populations affectées. Elle vise également à recréer les conditions pour la reprise des initiatives de paix qui doivent aboutir à la fin de l'occupation et à l'établissement d'un Etat palestinien sur sa terre et ayant pour capitale al-Qods. Près de 1.900 Palestiniens de Ghaza ont été tués au 27e jour de l'agression barbare d'Israël. Pas moins de 300 enfants sont comptés parmi les victimes, selon l'Unicef, alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé à 400.000 le nombre de déplacés. L'armée israélienne a détruit des milliers de maisons et ruiné une économie déjà en difficulté en raison du blocus imposé à l'enclave palestinienne depuis sept ans.