Les questions sécuritaires seront au centre du sommet Etats-Unis-Afrique qui s'ouvre lundi à Washington à l'invitation du président Barak Obama dans une volonté de resserrer les liens et de renforcer la coopération notamment en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme avec le continent africain. Ce sommet, qui se tient sous le thème "investir dans la prochaine génération", réunira durant trois jours près d'une cinquantaine de chef d'Etats accompagnés par leurs délégations diplomatiques pour aborder plusieurs questions notamment économique et sécuritaire. Cette rencontre, la première du genre, sera l'occasion "de parler à l'Afrique des questions de sécurité" qui relève d'une importance capitale pour continent, dont plusieurs régions sont en proie à l'instabilité, a déclaré le président Obama. "La sécurité, la prospérité et la justice que nous cherchons dans le monde ne sont pas possibles sans une Afrique forte, prospère et autonome", a souligné le locataire de la Maison blanche. Il s'agit pour le président américain de travailler avec des "partenaires forts" disposant "de forces de sécurité assez efficaces" afin de réduire l'engagement financier des Etats-Unis tout en leur assurant "une sécurité à long terme". Lutter contre l'insécurité et la menace terroriste La sécurité est un enjeu majeur pour les Etats-Unis et les pays africains qui font face à plusieurs menaces notamment dans la région de la Corne de l'Afrique ainsi que dans la sahélienne. Au Nigeria, le groupe armé Boko Haram a multiplié ses attaques dans le nord du pays, où ses éléments ont mené de vastes offensives dans plusieurs villes, faisant des milliers de morts depuis 2009. En avril dernier plus de 200 lycéennes avaient été enlevées par ce groupe suscitant une indignation internationale. Les Etats-Unis s'étaient engagés à aider le Nigeria à lutter contre ce groupe terroriste. Abuja réclame notamment du matériel et une aide financière, selon des experts américains qui s'étaient rendus en mai au Nigeria. En Somalie, malgré les avancées réalisées sur le terrain par la Force africaine (Amisom) qui a délogé les insurgés shebabs de leurs bastions, ce groupe reste toujours menaçant en ayant recours notamment aux attentats. Outre la Somalie, les shebabs se sont même attaqués aux pays voisins, en particulier le Kenya, où des dizaines de personnes avaient été tuées à Nairobi dans l'attaque contre le centre commercial Westgate. Face à cette menace, Washington avait fourni une aide financière, logistique et en matière de renseignement et d'entraînement aux troupes de l'Amisom en soutien aux forces du gouvernement somalien. Ebola s'invite au sommet Le sommet de Washington intervient alors qu'une épidémie sans précédent du virus Ebola touche plusieurs pays d'Afrique notamment la Guinée, la Sierra Leone et le Libéria. Cette pandémie a déclenché un vent de panique à l'échelle mondiale et l'Organisation de mondiale de la santé (OMS) a mis en garde contre une propagation à grande échelle du virus en dépit des efforts consentis pour lutter contre la maladie. Washington qui s'inquiète d'une contagion sur son sol a rapatrié un malade, le docteur Kent Brantly qui doit être pris en charge dans une unité de soin intensif dans l'attente de l'arrivée d'une autre malade. Le président Obama a assuré que des contrôles médicaux seront mis en place à l'arrivée sur le sol américain pour les délégués venus des pays touchés. Le président sierra-léonais Ernest Bai Koroma et son homologue libérienne, Ellen Johnson Sirleaf ont renoncé à se rendre aux Etats-Unis pour pouvoir gérer la crise sanitaire dans leurs pays.