«On ferme très tard la nuit et la majorité de nos clients sont des adolescents qui veillent jusqu'à l'aube parfois», nous a expliqué un gérant de cybercafé de la périphérie algéroise. Ce qui nous amène à dire que le rythme de travail des cybercafés a augmenté durant cette période de vacances scolaires. Car un engouement sans précédent les caractérise, ce qui encourage dans la plupart des cas les gérants à redoubler d'efforts afin de satisfaire une clientèle pas toujours facile à gérer. «La génération d'aujourd'hui est très active, nous arrivons difficilement à suivre leur rythme, ils sont speed», nous confie un propriétaire de cyber. S'agissant des fenêtres sur lesquelles ils surfent, Saïd avoue que «généralement, les jeunes consultent les différents sites de rencontres,» avant d'ajouter : «Vous savez, j'ai eu comme clients de jeunes lycéens qui se sont mariés avec des étrangères et ces dernières sont venues jusqu'ici pour me rendre visite». Les petits enfants sont aussi de la partie, puisque dès notre entrée au cyber, nous avons aperçu des collégiens et des écoliers devant des postes en train de faire leurs devoirs. L'exploitant du cyber nous informe que «les parents viennent accompagnés de leurs enfants, ils les laissent pour la journée, ensuite ils reviennent les récupérer le soir». Sur le comportement de ces derniers sur les lieux ou sur l'utilisation de la toile par des chérubins, mais surtout l'influence du net sur eux, Saïd nous rassure : «Je veille personnellement sur la bonne utilisation du net par ces enfants, c'est moi qui ouvre et qui ferme les fenêtres, selon les besoins de l'enfant en la matière ; je suis conscient des risques». Sur la question de la culture des enfants algériens quant à l'utilisation de cette technologie, Mustapha, un autre gérant de cyber explique : «C'est une génération qui a l'habitude de ce genre de matériel ; ils manient le clavier avec une grande dextérité, c'est de leur temps». La gent féminine n'est pas mise à l'écart, malgré les contraintes. Il faut savoir que les jeunes filles profitent durant cette période de vacances d'aider leur mère à la maison et acquérir une certaine culture culinaire. L'engouement de la gent féminine est moins important, selon les gérants de cybers par rapport à la masculine, mais pour des exposés et des devoirs, elles s'y mettent aussi. En somme, la période des vacances scolaires est propices pour les propriétaires de cybercafés afin de couvrir certains frais, et engranger des bénéfices supplémentaires. Et il faut le dire, l'internet est invraisemblablement la porte d'évasion pour les vacanciers qui leur permet de respirer l'air de leur ère.