La trêve humanitaire a volé en éclats, quelques heures après son entrée en vigueur, avec la mort de huit Palestiniens et la poursuite des massacres perpétrés par une armée sans limites dans la barbarie. Les huit Palestiniens ont été tués près de Rafah par des tirs de l'armée israélienne, malgré le cessez-le-feu entré en vigueur et pour trois jours dans le territoire ravagé et théâtre de crimes de guerre et contre l'humanité. Et le bilan effroyable s'est rouvert de nouveau. La résistance palestinienne poursuit, de son côté, sa farouche opposition contre l'armée criminelle. Cette dernière faisant état de la mort de deux soldats et de la capture probable d'un officier. Et Israël continue sa logorrhée nauséabonde sur la «responsabilité» du Hamas dans la violation du cessez-le-feu. Jeudi et pour la première fois une trêve humanitaire de 72 heures a été acceptée. Et des négociations devaient s'engager au Caire pour que cette trêve puisse durer plus longtemps que les précédentes, unilatérales, dans une opération criminelle de l'armée israélienne qui, en 25 jours, a fait plus de 1 450 morts parmi les Palestiniens, en majorité des enfants et des femmes. La résistance palestinienne aura réussi néanmoins à abattre 61 soldats de l'armée d'occupation. Deux heures après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu l'artillerie israélienne a repris son activité criminelle contre les localités de la bande de Ghaza. Avec l'assentiment tacite des alliés occidentaux. Ainsi «le cessez-le-feu n'empêchera pas l'armée israélienne de poursuivre ses opérations derrière ses positions actuelles», prévient le secrétaire d'Etat américain John Kerry en annonçant la fameuse trêve. Dans le secteur de Khan Younès, dans le sud de la bande, 14 Palestiniens ont été tués hier tandis que le pilonnage de l'armée israélienne s'intensifiait également au nord de l'enclave, dans le secteur de Jabaliya. La barbarie israélienne visant un peuple prisonnier d'un exigu territoire semble ne pas avoir de limite. L'agression déclenchée le 8 juillet au prétexte fallacieux, repris de façon disciplinée par les médias occidentaux, de faire cesser les tirs de roquettes ne trouve pas de répit. Le sang des innocents de Ghaza ne trouve pas de défenseur. Depuis le 17 juillet, et le début de l'invasion terrestre, l'armée israélienne, bénéficiant d'une impunité ahurissante, se déchaîne sur les populations. Ces dernières prises au piège des bombardements, sont «au bord de la rupture», a averti Pierre Krähenbühl, le patron de l'Agence onusienne pour l'aide aux réfugiés palestiniens (Unwra), qui accueille 230 000 réfugiés dans des conditions de précarité extrêmes dans 85 centres à Ghaza. Des bâtiments que l'armée israélienne ne s'embarrasse nullement à bombarder, déchiquetant les réfugiés. Ainsi les crimes contre l'humanité d'Israël se poursuivent dans une indifférence terrifiante. Et la tragédie est toujours en cours. La population de Ghaza, durement éprouvée, est désormais confrontée au manque d'eau et aux coupures d'électricité résultat de la sauvagerie des attaques. Le cessez-le-feu devait permettre d'engager, avec la médiation de l'Egypte, des négociations «de fond», qui aborderont tous les litiges pour parvenir à un cessez-le-feu «durable». Et les Palestiniens agressés dans leur chair refusent cette fois de se faire duper. Outre l'arrêt des bombardements israéliens, les Palestiniens exigent un retrait des troupes d'occupation, ainsi que la levée de l'inhumain blocus qui étouffe l'enclave palestinienne depuis 2006. Le déchaînement génocidaire de l'armée israélienne provoque l'inquiétude croissante des peuples du monde face au très lourd tribut payé par la population civile de Ghaza. Au moins 242 enfants figurent parmi les morts, souvent déchiquetés, selon l'Unicef. Un chiffre sonnant comme une abjection pour les humanistes et les chantres des droits de l'Homme. M. B./Agences