Un conseil interministériel s'est réuni, hier à Alger, pour examiner les moyens propres à endiguer la violence dans les stades après la mort du joueur camerounais de la JS Kabylie, Albert Ebossé, à Tizi Ouzou. Le ministre des Sports, Mohamed Tahmi, a souligné, dans une déclaration aux médias, qu'à l'avenir, «il n'y aurait plus de solutions provisoires pour mettre un terme à de pareils actes». Commentant les résultats attendus de la réunion du conseil interministériel, le ministre s'est déclaré persuadé que les mesures qui y seront prises «seront définitives». M. Tahmi a promis que les responsables de la mort d'Ebossé seront traduits devant la justice. Pour sa part, la Radio nationale a organisé, elle aussi, une journée spéciale «fil rouge», hier de 14h à 19h. Un programme au cours duquel différents services de sport national et des acteurs dans le domaine sportif se sont mobilisés pour essayer de sensibiliser les auditeurs sur la nécessité de bannir la violence dans les stades. Des experts, joueurs, arbitres, responsables du mouvement sportif et journalistes ont intervenus et animé, durant les cinq heures du fil, des débats dans le but d'inciter la contribution citoyenne à l'éradication du fléau aux graves conséquences. La radio, ce moyen de communication et d'information pesant avec sa masse d'audience, est un moyen important à exploiter pour émettre des messages d'intérêt général. Aujourd'hui, dénoncer et lutter contre la violence et ses types est l'affaire de tous. Les associations culturelles ont un rôle inestimable dans la sensibilisation. En effet, le sport national enregistre périodiquement des pertes financières engendrées par les saccages des stades et infrastructures sportives suite aux comportements violents des supporters. Malheureusement, nos stades sont devenus des champs de batailles où les voyous règlent leurs comptes. Cette fois-ci, la violence a coûté cher. Le dernier incident en date est celui de la mort de l'attaquant de la JSK, Albert Ebossé, après avoir été atteint d'un projectile mortel au stade 1er-Novembre de Tizi Ouzou. Le joueur a été inhumé avant- hier dans son pays natal. A cet effet, le championnat national n'aura pas lieu ce week-end en signe d'hommage au défunt. De son côté, l'Organisation nationale des journalistes algériens (ONJSA) organise, aujourd'hui, le matin, une conférence -débat sur le thème : «La presse sportive et le fair-play» à l'Office du complexe olympique Mohamed-Boudiaf. Cette conférence-débat sera rehaussée par la présence du ministre de la Communication, Hamid Grine. Ce dernier a estimé samedi que la propagation de la violence dans les stades d'Algérie est due à une forme de «laxisme» qui ne sanctionne pas les joueurs, entraîneurs, dirigeants et supporters réfractaires de «manière suffisamment sévère» pour les dissuader de récidiver. Selon lui, il faut que la sanction soit exemplaire et éviter toute forme d'indulgence ou de compassion quand la faute est vraiment grave. «La sanction doit être ferme et rigoureuse», a-t-il préconisé. La violence est sur différents aspects, mais le plus souvent selon le ministre, c'est la violence physique qui attire l'attention, car elle est visible. Les autres types de violence moins apparents sont aussi aussi horribles. «On doit également lutter durablement contre ce fléau croissant», a ajouté le ministre. Il a également insisté sur le dialogue et communication, étant vecteurs incontournables de la perspective de lutte contre la violence. Hamid Grine a renouvelé ses sincères condoléances à la famille d'Albert Ebossé joueur, en espérant que «les stades d'Algérie ne connaissent plus jamais un tel drame à l'avenir».