Le Parlement libyen a adopté jeudi une loi antiterroriste pour mettre fin aux violences dans un pays livré aux milices qui se disputent le contrôle des régions stratégiques. La loi qualifie d'acte terroriste «tout usage de la force, de la violence ou de menaces dans le but d'entraîner un trouble grave à l'ordre public ou mettre en péril la sécurité de la société ou ses intérêts». Le texte prévoit la perpétuité pour quiconque forme ou dirige une «organisation terroriste» et punit l'appartenance à un tel groupe par dix ans de prison au moins, et cette peine peut être aggravée si l'accusé a reçu un entraînement militaire ou s'il est membre des services de sécurité. De lourdes peines de prison pour les auteurs d'agressions contre les représentations diplomatiques ou l'enlèvement de diplomates sont également prévues dans le texte qui sanctionne sévèrement aussi les responsables d'actes de sabotage contre les avions ou les installations aéronautiques. Le gouvernement d'Abdallah al-Theni et le Parlement élu sont contestés par une coalition de groupes armés ayant pris le contrôle de Tripoli après avoir conquis l'aéroport à des milices pro-gouvernementales de la ville de Zenten (au sud-ouest de la capitale). Plus tôt, le Parlement a renouvelé la confiance au Premier ministre al-Theni, a qui il a demandé de constituer un cabinet «de crise» plus restreint. Les milices de la coalition «Fajr Libya» (Aube de la Libye) ont formé un gouvernement parallèle à Tripoli, dirigé par Omar al-Hassi. Elles ont auparavant convoqué l'Assemblée sortante, le Congrès général national (CGN), dont le mandat a expiré théoriquement avec l'élection du Parlement, et celui-ci a repris ses travaux. Depuis la chute en 2011 du régime de Maâmmar El-Gueddafi, le pays est en proie à l'anarchie, les autorités ne parvenant pas à contrôler les milices, composées notamment d'«ex-révolutionnaires».