Une personnalité pro-islamiste, Omar al-Hassi, a été chargée lundi par l'Assemblée libyenne sortante, le Conseil général national (CGN), de former un gouvernement de salut national alors que le pays dispose déjà d'un gouvernement provisoire, a rapporté une télévision locale. La réunion a été convoquée par les islamistes qui contestent toute légitimité à la deuxième assemblée, le Parlement, qui siège à Tobrouk, à 1.600 km à l'est de Tripoli. M. Hassi a reçu ce mandat lors d'une réunion à Tripoli du CGN, a précisé la télévision Annabaa, proche des islamistes, sans préciser combien d'élus de cette assemblée ont voté en faveur de cette décision. La réunion s'était ouverte sans quorum, selon la même télévision. Omar al-Hassi, professeur de sciences politiques de l'Université de Benghazi (est), n'est pas membre du CGN. Il avait été candidat malheureux lors de l'élection par le CGN en juin d'un chef de gouvernement. L'élection d'Ahmed Miitig à ce poste avait été ensuite invalidée en justice, ce qui a permis à Abdallah al-Theni de continuer à diriger l'exécutif provisoire. La réunion du CGN s'est ouverte sans le quorum légal de 94 membres mais des médias libyens ont indiqué que d'autres élus ont rejoint la session durant ses travaux. La réunion s'est penchée sur l'appel du Parlement de Tobrouk à une intervention étrangère pour protéger les civils, alors que le pays est en proie à l'anarchie et aux violences. Cet appel a été considéré par les islamistes comme un acte de trahison nationale. Après avoir accusé le gouvernement et le Parlement d'être complices de raids aériens contre leurs hommes, menés selon eux par les Emirats arabes unis et l'Egypte, les islamistes ont retiré leur confiance à ces deux institutions, et le CGN a annoncé son intention de reprendre ses activités. Le Parlement a répliqué en qualifiant de terroristes la coalition de milices islamistes Fajr Libya et le groupe jihadiste Ansar Asharia qui contrôle une bonne partie de Benghazi, la deuxième ville du pays, située à 1.000 km à l'est de Tripoli.