De génie ténébreux à maître du macabre, voilà la réputation mondialement reconnue de celui que l'on a proclamé King de l'horreur. Ses livres ont été traduits en 33 langues, édités dans plus de 35 pays. Il a vendu plus de 300 millions de livres. Stephen King a découvert la littérature fantastique très jeune. Dans la maison familiale, au grenier, le papa de Stephen King avait entreposé quelques boîtes de revues. L'enfant Stephen découvre ainsi, à l'intérieur de ces boîtes, des auteurs tels que H.P. Lovecraft. Stephen King a toujours été un amateur de cinéma, il est dans la génération des films de science-fiction / fantastique des années 50 et 60. Il se souvient très bien du film Creature from the Black Lagoon de 1954.L'unique Stephen King, auteur et professeur d' anglais à Bidgeton, ce fan de la formation musicale rock AC/DC, a depuis son tout premier roman imaginé nos pires cauchemars et inspiré plusieurs réalisateurs. Ses œuvres adaptées au cinéma En effet, de nombreuses productions cinématographiques très populaires sont, à l'origine, tirées de ses œuvres. Pourtant, beaucoup de cinéphiles ignorent la source de leurs films préférés tels que Ça, le film très branché des années 1990 et repris dans les années 2000 où le clown use des ballons colorés pour attirer des proies. Ce roman d'horreur a été un best-seller en 1986, et il reste parmi les plus célèbres du maître du frisson. Vingt-sept ans plus tard, ce personnage maléfique inspire encore les réalisateurs. Ceux-ci font ressurgir le monstre des égouts que les enfants pensaient avoir anéanti. Alors que le roman se déroulait en 1958 et 1985, le film se passera à notre époque. Dans Shining, le père, interprété par le grand Jack Nicolson, devient une véritable créature démoniaque, cherchant à tuer son fils. Simetierre, ce cimetière d'animaux anciens construit par des enfants qui ressuscitent les morts en les déterrant et beaucoup d'autres films ont été réalisés à partir de ses idées. Ces cinéphiles ne savent pas non plus l' origine de leurs séries préférées notamment Dead Zone qui passait sur M6, il y a quelque temps, ou Rose Red qui est passé aussi sur la même chaîne télévisée. Nous avons tous regardé un jour une des séries de ce génie sans savoir pour autant qui est en réalité derrière cette imagination si débordante qui «t'entraîne par la cravate» dans le monde du fantastique, et parfois de l'horreur. Début de son succès Stephen King épouse sa camarade de classe Tabitha au même moment où il devient professeur de littérature dans le Maine, USA. Très pauvre à cette époque, le mari essaye de publier ses écrits mais fut déçu par la tournure que les choses ont prise. Quelques années avant, Stephen King avait écrit un petit texte ayant pour titre Carrie. C'est l'histoire d'une adolescente dotée d'un pouvoir de télékinésie qui détruit tout autour d'elle d'un simple regard insistant, plein de haine et de souffrance. Doutant de son talent et frustré par la non-publication de ses œuvres, il jette le manuscrit à la poubelle. Par miracle, sa femme le trouve et le lit. Enthousiasmée par sa découverte, elle le pousse à achever le roman. Il retravaille ce texte, il l'envoie par la suite à New York et reçoit en avance une somme de 2 500 $. Après les droits du livre Carrie, il reçoit un revenu de 400 000 $. Soupçon de réalisme ou réalisme tout court ? Après son livre Danse macabre en 1981, qui est un ouvrage autobiographique résumant les 25 premières années de sa vie, Stephen King continue d'écrire ces romans d'horreur. Entre fiction et réalité, ses récits pleins de détails font de lui un auteur réaliste. Il est capable de faire passer des événements horrifiants et très souvent exclus de la vraie réalité. Pourtant, l'émotion y est fortement mêlée. Le lecteur ne peut s'empêcher de s'investir émotionnellement par rapport aux personnages. Stephen King s'arrange pour faire passer l'horreur dans ce «réalisme» stupéfiant en donnant des détails réalistes des plus marquants. Dans Shining, par exemple, l'histoire commence par un déménagement d'une famille des plus ordinaires dans un hôtel de luxe en fermeture hivernale. Le père, un peu nerveux sur les bords, et la mère indulgente sont présentés tout au long du roman comme des parents «humains» ayant leurs propres faiblesses, dont le fils est terrorisé par les quelques coups reçus de son paternel. Aucun d'entre eux ne se transforme en monstre maléfique. Le père devient par contre une créature immonde qui cherche à tuer sa famille à coups de hache. L'on pourrait croire à une dépression survenue après les durs mois de «séquestration» dans cet hôtel à ondes négatives. D'autant plus que l'auteur le décrit comme un personnage «fragile de tempérament». Dures épreuves, problèmes financiers, père violent,... toutes les conditions sont là pour rendre fou un homme à tendance névrotique. Le château hanté par des esprits maléfiques ne lui facilite guère la tâche. Il le possède finalement et le mène à la dérive le traînant à la mort. Carrie, la petite adolescente, n'est pas moins réaliste que les personnages de Shining. Hormis son pouvoir de détruire avec une simple concentration, elle représente la fille marginalisée par tous les lycéens et dont la mère est une pieuse extrémiste de surcroît.
Ses monstres sont très «humains» Toutefois, si le maléfice existe dans ses romans fantastiques, il n'est pas du tout apparent dans d'autres. Si l'on se rappelle de Mesury, l'histoire de cette folle à lier qui tient un écrivain comme prisonnier chez elle et s'amuse à le torturer, lui exigeant de changer la trame et les événements de son roman. Contrairement aux personnages des autres romans de Stephen King, le personnage dans ce roman n'a aucun pouvoir surnaturel. Il n'est ni possédé ni influencé par une force obscure qui guide ses geste. Ce personnage est «humainement», odieux comme l'est le père violeur dans le roman Dolores Claiborne. Dans ce livre, le personnage est tout aussi vil, sinon plus. Il n'hésite pas à détruire la vie de sa fille en abusant d'elle durant toute son enfance.Dans ces deux romans, le monstre est humain, il est donc plus abject. Stephen King a pu animer en nous ce dégoût envers «le plus monstrueux des monstres» : l'être humain.