Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, s'est entretenu lundi à Istanbul avec plusieurs responsables du Forum économique mondial avec qui il a évoqué les principaux objectifs de la stratégie de développement industriel de l'Algérie. M. Bouchouareb s'est, dans ce sens, entretenu avec le Professeur Klaus Schwab, fondateur et président du Conseil exécutif du Forum économique mondial ainsi qu'avec MM. Philippe Rosler, directeur exécutif et membre du Conseil d'administration et Miroslav Dusek, directeur Moyen-Orient et Afrique du Nord, en marge des travaux de la réunion spéciale du Forum économique mondial, à Istanbul. Le ministre a évoqué, à cette occasion, avec ses interlocuteurs les principaux objectifs de la stratégie de développement industriel de l'Algérie, qui a, a-t-il dit, pour ambition de moderniser le tissu industriel national, conformément aux standards internationaux d'excellence et de compétitivité. La nouvelle approche des pouvoirs publics en matière de relance et de développement industriel porte également sur la promotion de l'économie numérique, la mise en place d'instruments et modes de financements flexibles et modernes et l'encouragement de l'innovation, a-t-il ajouté. Il s'agit aussi de faciliter la création d'entreprises, d'améliorer l'attractivité de l'Algérie pour les investisseurs étrangers et d'encourager la délocalisation d'entreprises internationales de référence vers l'Algérie. M. Bouchouareb a mis en exergue le fait qu'une dizaine de secteurs à fortes synergies sont identifiés pour la mise en œuvre de cette nouvelle politique à savoir l'industrie automobile et mécanique, la pharmacie et l'industrie chimique et pétrochimique, le traitement de l'eau et l'environnement, l'industrie agroalimentaire, le transport ferroviaire, l'industrie textile et le BTPH. Il a souligné que l'Algérie présente toutes les caractéristiques pour figurer dans un horizon proche parmi les pays émergents et que le rôle de l'industrie est de donner corps à cette ambition, rappelant l'objectif d'atteindre une croissance économique de 7% d'ici à 2019. Evoquant la restructuration du secteur public marchand, le ministre a affirmé que cette action est "décisive" avec le choix de l'autonomisation des entreprises et l'encouragement de l'initiative et de l'innovation. Il s'agit d'organiser les filières en groupes industriels favorisant ainsi les complémentarités. Il a aussi rappelé que cette restructuration intervient suite à un processus d'assainissement à la faveur duquel les entreprises publiques seront désormais en mesure de nouer des partenariats, pour permettre à ces entreprises d'atteindre la taille "critique pour l'avantage concurrentiel" et, aussi, avoir "la flexibilité et la réactivité pour s'adapter aux changements". Cette réforme inclut "une modulation des avantages accordés en fonction des politiques de l'Etat, un encouragement de l'investissement étranger ainsi qu'une facilitation et un accompagnement des investisseurs", a-t-il expliqué. Dans le même contexte, le principe du 51/49%, lié à l'investissement étranger a été maintenu et élargi au commerce de gros et de détail, a ajouté le ministre. Par ailleurs, il a relevé que l'Europe, qui n'a jamais souffert de rupture d'approvisionnement venant de l'Algérie, apprécie le pays à sa juste valeur comme une source fiable et de fort potentiel, exprimant son souhait de voir ce partenariat énergétique devenir le "déclencheur d'une nouvelle dynamique qui ouvrira de réelles perspectives stratégiques à l'industrie algérienne tout en stimulant le développement scientifique et technologique". Pour sa part, le Professeur Klaus Schwab, tout en rappelant sa dernière rencontre avec M. Bouchouareb, s'est félicité de la participation de l'Algérie à la réunion d'Istanbul, ce qui lui permettra de "mieux faire connaitre son expérience de développement industriel et de saisir les opportunités de partenariat pouvant se présenter". Il a souhaité a cet égard que l'Algérie soit représentée régulièrement au forum annuel de Davos ainsi que dans toutes les autres rencontres organisées au niveau africain ou arabe. Il a, à ce titre, souhaité qu'une délégation conduite par M. Philippe Rosler se rende prochainement en Algérie. Le Forum économique mondial se déroule du 29 au 30 septembre 2014 en présence d'un millier de participants, notamment les représentants des gouvernements, des milieux d'affaires et de la société civile de plusieurs pays d'Europe, du Moyen-Orient, d'Afrique du Nord et de l'Asie centrale. Cette rencontre est axée sur quatre thématiques principales: l'avenir de la région MENA, la prochaine présidence du G20 par la Turquie, les dynamiques de changement dans les secteurs de l'énergie, la construction d'économies inclusives ainsi que les infrastructures comme plate-forme de croissance. Le séminaire a pour principal objectif d'aider les investisseurs à s'adapter aux modifications en cours au sein des économies nationales.