Le Paris SG s'engluait dans une étouffante litanie de nuls ? Il a réagi d'une manière exceptionnelle en faisant chuter le FC Barcelone (3-2) mardi dans une soirée pleine d'intensité, très Ligue des champions. Paris, pourtant privé d'Ibrahimovic, prend les commandes du groupe F avec 4 points et lance surtout un signal: ce PSG qui se traînait jusqu'alors (4 victoires et 6 nuls, toutes compétitions confondues) est donc capable de tutoyer le Gotha européen, et d'offrir un beau soulagement à son entraîneur Laurent Blanc, qui semblait fragilisé. Et dans ces retrouvailles, après les quarts de 2012-2013 qui avaient réussi au Barça (2-2 ; 1-1), entre deux clubs jusqu'alors invaincus, il n'en reste qu'un, et ce n'est pas le Barça, qui a encaissé au Parc ses premiers buts de la saison après sept matches (six victoires et un nul). L'agressivité déployée par les Parisiens dès l'entame et leur capacité à gagner des duels et gratter des ballons dans les pieds adverses ont donné le ton: le PSG se hissait à la hauteur de l'enjeu. Certes, la possession restait l'apanage des Barcelonais, "pas nos maîtres, mais presque", selon Laurent Blanc qui reconnaît s'inspirer de la philosophie de jeu blaugrana. Mais il y avait du répondant en face, avec des mouvements vers l'avant rappelant l'époque Carlo Ancelotti. David Luiz et Verratti, premières Et puis, puisque le PSG n'y arrivait pas dernièrement par ses moyens traditionnels - la possession, les attaquants - il a redécouvert d'autres armes: les coups de pied arrêtés (point fort de la saison dernière évanoui cet été) et de nouveaux buteurs. Sur un coup franc de Lucas, David Luiz contrôlait et marquait d'un tir en pivot (10e), avant que Verratti ne reprenne victorieusement de la tête le corner de Thiago Motta au deuxième poteau (26e). La recrue brésilienne et le milieu italien, pour sa troisième saison, inscrivaient ainsi leur premier but sous les couleurs parisiennes. Et Matuidi, qui retrouvait tout son jus après un début de saison hésitant, entre banc et performances moyennes, inscrivait le troisième but en reprenant au deuxième poteau un centre de Van der Wiel (54e). Dans les trois cas, le jeune gardien barcelonais Ter Stegen, préféré à l'expérimenté Bravo, a bien aidé les Français en restant bien trop statique sur sa ligne. Les Parisiens ont réussi à surmonter l'égalisation du tac au tac de Messi, à l'issue d'un mouvement de Neymar et Iniesta (11e), mais ont ensuite de nouveau manqué de concentration après leur troisième but en laissant Neymar, esseulé, trouver le poteau rentrant (56e). De quoi garantir une dernière demi-heure riche en suspense et en sensations, dans un match très ouvert malgré un nombre d'occasions nettes finalement assez réduit. Pastore prometteur, Cavani décevant En l'absence d'Ibrahimovic et Lavezzi (blessés), Laurent Blanc avait opté pour un 4-3-1-2 modulable en 4-3-3, en fonction du positionnement de Pastore, variant entre le côté gauche et l'axe en soutien de Lucas et Cavani. L'Argentin a fait quelques ouvertures et raids solitaires intéressants, prometteurs, et s'est beaucoup battu. Il est d'ailleurs sorti sous les acclamations du Parc. Cavani, lui, n'a pas chassé les doutes qui l'escortent dès qu'il joue à la place axiale qu'il revendique. L'Uruguayen n'a pas trouvé le cadre (13e) et fut moins prompt que Mascherano (48e, 59e, 90e+2), et trop mou dans sa frappe (89e). Quant à Lucas, il a commencé très fort avec ses accélérations et sa disponibilité, avant de s'éteindre progressivement. Le Barça reste le Barça, et a tout de même dirigé le jeu. Mais ses quelques occasions n'étaient pas très franches avec beaucoup de tirs non cadrés, signés Neymar alerté par une cloche de Messi (25e), Iniesta (29e, 74e), Munir (85e) et Sandro (90e+1). Même si Marquinhos a aussi sauvé son camp devant Jordi Alba (82e). Ce n'était pas non plus le grand Barça, à l'image d'Iniesta et Messi, en dessous de leur niveau habituel, ou Neymar, souvent muselé par Van der Wiel. A la fin, le tableau d'affichage marquait 3-2. Le PSG va devoir replonger dans la Ligue 1 dès dimanche avec le choc contre Monaco au Parc des Princes. Mais sa victoire de mardi a d'ores et déjà rendu son début de saison positif.