C'est arrivé dans le temps additionnel: Martial a égalisé in extremis pour Monaco et infligé le score le plus crispant au Paris SG (1-1), bien moins entraînant que mardi face à Barcelone (3-2) et qui n'en a donc pas fini avec ses démons. Avec ce sixième nul dimanche en 9 journées, dont quatre 1-1 (pour trois victoires seulement), le club de la capitale se classe 3e mais voit désormais Marseille d'un peu plus loin, à sept encablures. Celui du Rocher, qui restait sur un revers à Nice (1-0), pointe à la 13e place, avec cinq longueurs d'avance seulement sur la zone de relégation. Mais ce nul arraché par Martial dans un cafouillage (90e+2) ressemble à une victoire, alors qu'il a tout d'une défaite pour le PSG dont la saison reste donc bringuebalante. Les deux équipes se ressemblaient un peu au coup d'envoi: amputées de leurs buteurs (Ibrahimovic et Berbatov) et de leurs capitaines (Thiago Silva et Toulalan), elles arrivaient lancées par leurs bonnes performances en Ligue des champions: une victoire de gala pour le PSG contre le Barça (3-2), et un bon point décroché par Monaco chez le Zenit Saint-Pétersbourg (0-0). Mais sur le terrain, ce n'étaient pas vraiment les mêmes. Paris a eu le ballon mais a rarement inquiété Subasic, et les plus belles occasions furent pour Monaco, avec cette reprise sans contrôle de Ferreira Carrasco sur la barre (44e) ou le tir de Kurzawa sauvé sur sa ligne par Van der Wiel (61e). Pastore brillant Monaco, seule équipe invaincue face à Paris la saison dernière en championnat (deux fois 1-1), a joué en bloc avec des lignes très resserrées, la formule lancée par Leonardo Jardim et qui a permis de mettre fin à l'hémorragie défensive de début de saison. De quoi aussi anesthésier la fougue parisienne apparue mardi. Alors, l'effet Barcelone ? Il a joué à plein pour Pastore, apparu transfiguré mardi et qui a poursuivi dimanche sur sa lancée. Volontaire, disponible, l'Argentin, positionné en meneur libre derrière les attaquants Cavani et Lucas, a multiplié les prises de risque, les gestes techniques de classe, bref, a animé le jeu parisien et eu l'influence que son talent ne laissait percer que par intermittence. Mais paradoxalement, cela n'a pas conduit à une noria d'occasions pour le PSG, y compris le festival technique du "Flaco" (le maigre) dans une course en diagonale aboutissant à une passe pour Lucas qui ne pouvait conclure (26e). Les occasions, Cavani s'est chargé de les... annihiler: quand devant le but vide il dévie le centre de Maxwell alors que Matuidi et Verratti se tiennent seuls derrière (38e), ou quand il rate carrément le ballon sur une contre-attaque de Thiago Motta (60e). Le Parc des Princes lui a alors évité un calvaire en criant le nom de l'Uruguayen. Mais quand il tergiverse, lancé balle au pied vers la surface (79e), quelques sifflets ont précédé la scansion de son nom... Ibrahimovic était absent pour le quatrième match consécutif et son remplaçant dans l'axe n'en a toujours pas profité. Lucas buteur, Verratti blessé Le but est venu d'un remplaçant, Bahebeck (qui avait pris la place à la pause de Verratti, blessé à un pied), qui a centré pour Lucas seul devant les cages (71e). Lucas lui-même n'avait pas vraiment brillé. Seuls Matuidi et donc Pastore ont réussi à enchaîner après Barcelone. "J'espère que la motivation, la concentration, la détermination seront les mêmes, avait dit Laurent Blanc samedi. Je n'ai pas de certitude à ce niveau-là. C'est à nous le staff de faire en sorte que ce sera le cas". Non, Paris n'en a pas fini avec ses démons...