Avec ses trois victoires et ses neuf points acquis en trois rencontres, l'équipe d'Algérie de football a plus qu'un pied en phase finale de la CAN 2015. Il faudrait, en effet, qu'une catastrophe se produise lors des trois matches qui lui restent à jouer pour qu'elle rate cet objectif. On peut même admettre que si elle venait à ajouter un autre succès mercredi prochain, à Blida, lors du rendez-vous retour avec l'équipe du Malawi, elle empocherait d'une manière définitive son billet pour le Maroc. De ce point de vue, on peut dire que le coach des Verts, Christian Gourcuff, a de quoi être satisfait mais le connaissant comme étant, également, un perfectionniste on peut croire qu'il a dû se pincer les lèvres après avoir vu la manière avec laquelle son équipe s'est imposée samedi, à Blantyre, face à la sélection du Malawi. Malgré la victoire, le coach français a dû certainement se dire qu'à peu de chose près on a assisté à un hold-up avec ce succès de l'équipe d'Algérie. Il faut, en effet, admettre que si en 90 minutes de jeu il y a eu une équipe qui a été la plus dangereuse, c'est bien celle du Malawi. Un constat plaide pour cet état de fait. En 90 minutes de jeu, les Algériens ont tiré trois fois au but : sur la tête victorieuse de Halliche à la 9', sur un tir qui a raté le cadre de Mahrez à la 81' et sur l'essai, pour ainsi dire raté, de Mesbah, essai suffisamment puissant pour obliger le gardien malawite à relâcher le ballon sur l'action du second but des Verts à la 92'. De l'autre côté, on a eu droit presque à un combat entre le gardien algérien Mbolhi et les attaquants du Malawi puisque ces derniers ont tiré de nombreuses fois au but, et de tirs cadrés, dont l'un s'est écrasé sur un montant de la cage algérienne, obligeant Mbolhi à sortir le grand jeu pour sauver son équipe. Comme quoi si le Malawi avait pu inscrire ne serait-ce qu'un but cela aurait été considéré comme normal en référence à la physionomie du match. Il faut, cependant, relativiser le scénario auquel on a eu droit samedi à Blantyre. Le match a démarré à 14h30 locales sous une chaleur accablante. De surcroît, il s'est disputé sur une surface en gazon artificiel qui a énormément gêné l'évolution des joueurs algériens. On ajoutera que ces derniers n'avaient certainement pas récupéré entièrement de la fatigue des 10 heures de voyage en avion qui les avait menés jusqu'au Malawi. Il s'agit là de paramètres qui peuvent plaider pour le jeu très décousu, parfois approximatif, des Algériens au cours de ce match. Ils ont quand même gagné et à l'extérieur, s'il vous plaît. Il fut un temps où pour gagner en déplacement en Afrique relevait de la mission impossible pour les Verts. Rabah Madjer nous disait un jour que même la grande équipe d'Algérie des années 1980 ne parvenait que fort rarement à ramener des points hors de ses bases. Aujourd'hui, on constate que l'équipe d'Algérie voyage bien sur le continent. Elle se déplace non pas pour limiter la casse mais pour gagner et cela se passe bien pour elle. On disait avant ce match contre le Malawi qu'il fallait qu'elle justifie son statut de meilleure équipe nationale du continent africain. Même si la manière a fait défaut à Blantyre, elle en est revenue avec un succès qui lui ouvre pratiquement les portes de la phase finale de la CAN 2015. Il y a bien longtemps que les Verts n'avaient pas réussi à se qualifier à deux CAN de suite. Et avec ça on peut dire que la théorie «gourcuffienne» n'est pas appliquée à 100% dans cette équipe vu le peu de temps de travail dont a bénéficié le coach français. Dans la durée, cette sélection pourrait être promise à un très bel avenir.