L'euro baissait face au dollar mardi, au lendemain d'une tentative de rebond stoppée par les inquiétudes persistantes sur la vigueur de la reprise économique en zone euro, qui se trouvaient alimentées par de nouveaux indicateurs décevants. Vers 09H10 GMT (11H10 HEC), la monnaie unique européenne valait 1,2664 USD, contre 1,2753 USD lundi vers 21H00 GMT. L'euro perdait aussi du terrain face au yen, à 135,21 JPY - son niveau le plus faible depuis fin novembre 2013 - contre 136,25 JPY lundi soir. Le dollar se stabilisait face à la devise japonaise, à 106,82 JPY - après être tombé en début d'échanges asiatiques à 106,76 JPY, au plus bas en un mois - contre 106,83 JPY lundi. Le couple euro-dollar "est hésitant et sans tendance forte", commentait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque. Lundi, l'euro avait gagné du terrain, "profitant du rebond technique des indices européens. Cependant, ce mouvement manquant de catalyseurs, il s'est rapidement essoufflé", observait M. Dembik. L'euro continuait ainsi à subir les inquiétudes des cambistes sur l'état des économies au sein de l'Union monétaire. La publication la semaine dernière de plusieurs indicateurs décevants a tendu à confirmer le coup de froid sur la reprise de l'économie allemande, première de la zone euro. Ces inquiétudes étaient alimentées mardi par l'annonce du passage en territoire négatif en octobre du baromètre ZEW de la confiance des milieux financiers allemands pour la première fois depuis 2012, ainsi que par la chute de la production industrielle en zone euro en août. L'euro baissait ainsi nettement après ces chiffres décevants "qui accentuent les inquiétudes des investisseurs sur la santé de l'économie de la zone euro", commentait Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com. De nouveaux commentaires de Mario Draghi vendredi avaient renforcé les craintes des investisseurs, le patron de la Banque centrale européenne (BCE) estimant que la faiblesse de la demande agrégée en zone euro, comportant notamment la consommation des ménages, les dépenses publiques et l'investissement des entreprises, commençait à peser sur une inflation déjà faible. Tout indicateur qui reflèterait un affaiblissement encore plus prononcé en Europe maintiendrait la pression sur l'euro car cela s'ajouterait aux nombreuses raisons déjà en place pour que la BCE renforce son action de soutien selon les analystes. Mais les cambistes restent également prudents à l'égard du billet vert alors que les interrogations se multiplient sur les intentions de la Réserve fédérale américaine (Fed). Au vu de l'amélioration de la situation économique aux Etats-Unis, la banque centrale américaine a amorcé ces derniers mois une certaine normalisation de sa politique monétaire, de nature à faire remonter le billet vert. Cependant, la publication la semaine dernière des minutes de la dernière réunion du comité de politique monétaire de l'institution, au ton jugé particulièrement accommodant, et les interventions récentes de plusieurs responsables, ont relancé les spéculations sur le calendrier de la Fed. Certains s'inquiètent en particulier de l'impact du fort ralentissement de la croissance en Europe ou du renforcement du dollar sur les performances des entreprises américaines. Pour se faire une meilleure idée de la santé économique des Etats-Unis, les investisseurs décortiqueront mercredi les chiffres de septembre des ventes au détail et des prix à la production, ainsi que la publication du Livre beige de la Fed sur l'activité de la première économie mondiale. Vers 09H10 GMT, la livre sterling se stabilisait face à l'euro, à 79,32 pence pour un euro - après avoir atteint vers 08H40 GMT 79,56 pence, son niveau le plus faible en trois semaines, suite à l'annonce d'un fort ralentissement de l'inflation au Royaume-Uni en septembre. La livre baissait nettement face au dollar, à 1,5964 USD pour une livre. Le franc repartait en légère hausse face à la monnaie unique européenne, à 1,2073 CHF pour un euro, et baissait face au dollar, à 0,9534 CHF pour un dollar. L'once d'or valait 1233,13 USD, contre 1229 USD lundi soir.