L'euro repartait en petite baisse vendredi face à un dollar légèrement revigoré par un bon indicateur américain, mais la tendance restait à l'hésitation sur fond d'inquiétudes persistantes à propos de l'économie de la zone euro et des perspectives de la politique monétaire américaine. Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), la monnaie unique européenne valait 1,2756 USD, contre 1,2809 USD jeudi vers 21H00 GMT. L'euro perdait également de nouveau un peu de terrain face au yen, à 136,11 JPY contre 136,19 JPY jeudi soir. La monnaie unique avait atteint jeudi son niveau le plus faible en 11 mois à 134,14 JPY. Le dollar se reprenait face à la devise japonaise, à 106,74 JPY contre 106,33 JPY jeudi soir. Au terme d'une semaine mouvementée, "les marchés semblent se stabiliser pour le moment, mais cela pourrait n'être qu'un bref répit alors que les investisseurs vont devoir adapter [leurs positions] à un environnement d'inflation basse, de faible croissance et de taux d'intérêt à la hausse, même s'il est loin d'être acquis que les taux vont progresser dans un futur proche", commentait Angus Campbell, analyste chez FxPro. Les marchés, et notamment celui des devises, ont été ballottés cette semaine au gré d'inquiétudes accrues sur la pérennité de la reprise économique en zone euro et sur le fait que la Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait devoir maintenir sa politique ultra-accommodante en place plus longtemps que prévu du fait des risques liés à un ralentissement de la croissance économique mondiale. L'euro restait ainsi pénalisé par les inquiétudes persistantes sur la situation en Grèce, après que le Premier ministre grec Antonis Samaras a caressé publiquement l'idée que la Grèce en finirait plut tôt que prévu avec la troïka (UE, BCE, FMI), qui a prêté 24 milliards d'euros au pays depuis 2010. Les investisseurs craignent qu'Athènes ne soit alors pas capable de le supporter, ce qui a entraîné ces derniers jours la chute du marché boursier et de la hausse des coûts d'emprunt. De plus, le moteur de la croissance économique de l'Union monétaire, l'Allemagne, montre ces dernières semaines des signes d'essoufflement, ce qui pourrait compromettre la pérennité de la reprise en zone euro. "Il semble que la pression monte, et le président de la BCE (Banque centrale européenne) Mario Draghi va devoir devenir plus offensif dans ses efforts pour convaincre l'Allemagne que la mise en place d'une certaine forme d'assouplissement quantitatif est la seule façon de prévenir la déflation", commentait Jonathan Sudaria, analyste chez Capital Spreads. Les incertitudes sur les perspectives de l'économie de la zone euro tendent à pousser les cambistes à trouver refuge auprès des actifs qu'ils jugent les plus sûrs, comme le dollar. Le billet vert trouvait de plus un peu de soutien vendredi dans l'annonce d'une hausse inattendue du moral des ménages en octobre, selon une première estimation publiée par l'Université du Michigan. "La hausse de la confiance des consommateurs à un plus haut depuis sept ans en octobre est une nouvelle indication du fait que les perspectives de l'économie américaine restent robustes", commentait Paul Diggle, analyste chez Capital Economics. Le billet vert ne parvenait tout de même pas à retrouver ses plus hauts atteints début octobre (en deux ans face à l'euro, à 1,2501 USD pour un euro, et en plus de six ans face au yen à 110,09 JPY pour un dollar). Le dollar a récemment reculé face au yen et à l'euro après des commentaires de la Fed laissant entendre qu'elle pourrait s'abstenir de relever les taux d'intérêt de façon anticipée en raison des incertitudes quant à l'économie mondiale. Le billet vert s'est d'ailleurs retrouvé sous pression jeudi après des propos du président de l'antenne régionale de la Réserve fédérale américaine (Fed) de Saint Louis (Missouri, centre des Etats-Unis), James Bullard. M. Bullard, qui est cette année un membre non-votant du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC), a indiqué que la fin des rachats d'actifs de l'institution, prévue pour octobre, pourrait être reportée en fonction de l'évolution des données économiques. Toute report de la normalisation de la politique monétaire américaine pèse sur le dollar, car les mesures exceptionnelles mises en place pour soutenir la première économique mondiale tendent à rendre le billet vert moins rémunérateur et moins attrayant pour les investisseurs spéculatifs. Vers 16H00 GMT, la livre britannique progressait face à la monnaie unique européenne, à 79,27 pence pour un euro, et se stabilisait face au dollar, à 1,6086 USD pour une livre. La devise suisse restait quasi stable face à l'euro, à 1,2075 CHF pour un euro, et baissait face au dollar, à 0,9469 CHF pour un dollar. La devise chinoise a terminé à 6,1252 yuans pour un dollar, contre 6,1233 yuans (son niveau le plus fort en clôture depuis début mars) la veille. L'once d'or a fini à 1234,25 USD au fixing du soir, contre 1237,75 USD jeudi.