Le Secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Amar Saadani, a rencontré, mardi à Alger, M. Mohand Amokrane Cherifi, membre de l'instance présidentielle du Front des forces socialistes (FFS), à la demande de ce dernier pour se concerter en prévision de la tenue de "la Conférence nationale du consensus", à laquelle appelle le FFS. Lors de cette rencontre à laquelle a assisté la presse, M. Cherifi a souligné que la rencontre "indispensable" à l'heure actuelle, permettra aux partis politiques qui y participeront d'examiner nombre de questions politiques, économiques, sociales et sécuritaires, notamment à la lumière "des dangers qui guettent l'Algérie à ses frontières". Il a ajouté que les partis qui prennent part à la conférence seraient en droit de faire des propositions dans divers domaines non inclus à l'ordre du jour de la rencontre, qui doit être élaboré de commun accord avec les participants, soulignant que la conférence "permettra de renforcer le consensus concernant les questions internes et de définir les dangers extérieurs qui menacent désormais le pays". La proposition formulée par le FLN vise à parvenir, de concert avec les hommes politiques et les représentants de la société civile, à un consensus national à la faveur des expériences de tout un chacun dans divers domaines. Après avoir souligné que la première phase du travail exigeait de donner une chance aux participants à la conférence, de faire des suggestions concernant le rétablissement de la confiance, outre la création d'un groupe de travail qui sera chargé de dresser un bilan des actions menées, M. Cherifi a rappelé les "efforts importants" consentis par M. Hocine Ait Ahmed depuis 1963 pour "renforcer l'unité nationale et ancrer l'exercice démocratique, conformément à la Déclaration du 1 novembre et aux décisions du congrès de la Soummam". M. Aït Ahmed qui était à la tête du parti depuis sa création jusqu'à son dernier congrès (mai 2013) avait estimé que les raids français contre la Libye visaient en réalité à déstabiliser l'Algérie, et avait mis en garde contre ce qu'il avait qualifié de piège du printemps arabe. M. Saadani a estimé dans une intervention en présence des membres des bureaux des deux partis : "Nous avons besoin l'un de l'autre, car des dangers guettent l'Algérie au niveau des frontières", rappelant que M. Ait Ahmed "a été le premier à avoir mis en garde" contre ces menaces. Après avoir exprimé les préoccupations de son parti quant à la situation sur les frontières nationales, le SG du parti du FLN a souligné : "La wilaya de Tamanrasset est en danger et l'Algérie devra faire face à des ingérences étrangères, ce qui est très grave. Nous sommes d'accord avec le FFS concernant l'unité du pays". M. Saadani a précisé que son parti avait mis l'accent sur l'importance d'œuvrer au changement de la situation, notamment sur le plan social, et de procéder à une évaluation de la situation politique. "La légitimité du président de la République ne saurait être mise en cause. Le peuple a tranché cette question", a-t-il martelé. Il a rappelé que son parti était disposé à examiner différents points "sans aucune gène", relevant les "rapprochements" existant entre le programme de sa formation et celui du FFS. "Nous revendiquons aujourd'hui un dialogue partisan, et nous œuvrons à ce que tout le monde soit partie prenante au gouvernement pour opérer le changement", a indiqué M. Saadani. Il a évoqué par ailleurs la lettre qu'il adressée à M. Aït Ahmed dans laquelle il a demandé conseil, eu égard à son poids politique et historique, afin de prendre part à la dynamique que connaît l'Algérie, d'autant plus que l'étape actuelle, a-t-dit, nécessite la contribution de tous" dans le cadre du respect des libertés et des droits et en consécration à l'Etat de droit. Le SG du parti du FLN a fait savoir que les propositions présentées par le représentant du FFS feront l'objet d'examen. Une deuxième rencontre entre les deux parties est prévue le 1er novembre prochain.