La nécessité de reconnaître les souffrances des victimes des actes terroristes à travers le continent africain a été soulignée lundi à Alger par les participants au symposium de l'Union africaine (UA) sur les victimes d'actes terroristes. Experts et spécialistes, s'appuyant sur les résolutions de l'ONU et de l'UA relatives à la stratégie antiterroriste, ont ouvert le débat sur l'institution de systèmes nationaux d'assistance portant sur "les besoins des victimes du terrorisme et de leur familles en vue de faciliter leur retour à une vie normale." Il s'agit notamment lors du symposium d'œuvrer pour la promotion et la protection des victimes du terrorisme, lit-on dans une synthèse du Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (CAERT) qui abrite cette rencontre, première du genre. Dans ce contexte, il est, a-t-on indiqué, nécessaire de reconnaître pleinement les souffrances des victimes d'actes terroristes (...) et identifier les modalités par lesquelles les Etats pourraient intégrer les aspects relatifs à l'assistance aux victimes dans leurs stratégies nationales de lutte contre le terrorisme, y compris leur rôle actif dans la lutte contre la radicalisation et l'extrémisme violent. En dépit des efforts, souligne-t-on, "le sort des victimes des actes de terrorisme demeure largement méconnu. Les Etats membres de l'UA rencontrent divers défis qui ont un impact sur leur capacité à répondre adéquatement aux besoins des victimes." Face à une telle situation, soulignent les experts, la force de la société civile et des initiatives communautaires pourraient être mises à profit pour "promouvoir et faire progresser les buts et les objectifs des instruments régionaux et internationaux de soutien aux victimes des actes terroristes." Ainsi, le but principal de la rencontre d'Alger est de "donner un visage et une voix aux victimes du terrorisme en partageant leurs histoires et leurs expériences", ainsi que d'ouvrir un forum pour discuter des voies et moyens d'aider les victimes d'actes de terrorisme et de promouvoir leur rôle en tant que partenaires actifs dans la consolidation de la paix et la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent." Le débat autour de cette problématique sera enrichi à travers les communications et interventions prévues lors des travaux programmés sur deux jours, à huis clos. Les exposés traiteront du "Cadre international pour le soutien et l'assistance aux victimes", "Initiatives, pratiques et modèles nationaux de soutien aux victimes", "L'expérience des victimes et de leurs associations: défis et opportunités" ainsi que du "Rôle des victimes et des associations des victimes dans la prévention du terrorisme et de l'extrémisme violent". Les experts africains et étrangers ainsi que les représentants de la société civile évoqueront également aux côtés des représentants d'organisations régionales et internationales "La réponse de la justice pénale aux victimes du terrorisme", "Le cadre régional et international pour le soutien et l'assistance aux victimes" et "Les actions futures: établissement du réseau africain des associations des victimes et les activités de suivi". Les thèmes choisis pour le symposium permettront, indiquent les organisateurs, de souligner le coût humain du terrorisme sur le continent et l'impact qu'il a sur les individus, les familles et les collectivités. Il est également question de promouvoir une "meilleure compréhension" de ce qui peut être fait pour soutenir les victimes du terrorismes, discuter du rôle et de la contribution des associations des victimes et des organisations de la société civile dans la prévention du terrorisme ainsi que de l'application de la loi, de l'accès des victimes à la justice et de leur participation aux procédures pénales. Parler du rôle des médias dans le traitement de l'impact humanitaire du terrorisme ainsi que l'intérêt accordé aux souffrances des victimes et à la nature criminelle de ces attaques, afin d'"éliminer la sympathie avec les auteurs ou leur glorification", figure également parmi les objectifs de ces assises. En somme, la rencontre d'Alger identifiera mieux les instruments et les moyens de venir en aide aux victimes du terrorisme et partager les expériences dans ce domaine, selon Mme Fatma Zohra, présidente de l'Organisation nationale des victimes du terrorisme (ONVT), présente aux travaux du symposium. "Un combat pour que nul n'oubli qu'il est de notre devoir d'apporter assistance et réconfort aux victimes du terrorisme et leurs famille. Venir en aide aux victimes du terrorisme est un devoir moral", a résumé Mme Flici. Diverses entités gouvernementales et non gouvernementales, ainsi que des organisations régionales et internationales participeront au symposium. Il s'agit d'associations des victimes d'actes terroristes et d'organisations de la société civile, des Etats membres de l'UA, des membres des communautés économiques régionales (CER), d'organismes de l'ONU et d'organisations internationales.