Le 6 avril dernier, le réalisateur Rachid Bouchareb a présenté en avant-première en Algérie son dernier film London River. La présentation de ce filmà la salle Mouggar en présence du président de la République Abdelaziz Bouteflika était très significative pour le réalisateur né en France. London River qui raconte l'histoire d'une femme chrétienne et d'un homme musulman partis à la recherche de leurs enfants disparus suite aux attentats de Londres en juillet 2005 est un appel à la lutte contre le racisme. Le réalisateur a choisi la meilleure façon de parler de ce sujet en donnant le bel exemple par le biais de ce couple issu de deux races et religions différentes mais qui a su mettre en avant l'humanisme et l'amour en montrant comment deux personnes issues de milieux et d'origines différents peuvent vivre ensemble des moments de joie ou de douleur. Lors de la présentation du film à la salle Mouggar, Rachid Bouchareb a déclaré dans un entretien au quotidien El Moudjahid que «la douleur n'a ni nationalité, ni religion ni encore moins de race». Le film qui avait déjà obtenu l'ours d'argent au festival de Berlin 2009 où il a représenté l'Algérie a été très bien accueilli à Alger. Concernant la présence de Bouteflika lors de la projection, Rachid Bouchareb avait indiqué qu'il était encouragé par la présence d'un président qui s'intéresse à l'art et à la culture. Le cinéaste avait ressenti également un grand enthousiasme de la part du chef d'Etat qui n'a jamais cessé d'appeler à l'instauration de la paix. Bien qu'elle paraît simple, l'histoire du film qui se base sur la rencontre d'un homme noir et musulman et d' une chrétienne prouve que le terrorisme ne choisit pas ses victimes et les humains sont tous égaux quelles que soient leurs origines ou leurs religions. Bien que pour certains, le film London Rider repose sur une histoire banale, l'objectif du réalisateur a été atteint. Bouchareb qui a déjà gagné plusieurs prix compte tourner à partir de juillet un film sur les massacres du 8 mai 1945. Le titre de ce prochain film Les hors la loi rappelle bien celui qui avait été réalisé par Tewfik Farès en 1969.