Il nous avait promis que son film serait à l'affiche un mois après.Il n'en est rien. London river, le dernier film de l'Algérien Rachid Bouchareb, présenté en avant-première algérienne devant le président de la République Abdelaziz Bouteflika, en avril dernier, sera présenté jeudi prochain en avant-première, au Centre culturel algérien de Paris, avant sa sortie commerciale sur les grands écrans de l'Hexagone. Rachid Bouchareb est revenu, en fait, en Algérie quelques semaines après, pour entamer plus tôt le tournage de son film Hors-la-loi, où il a été question de filmer une partie de son film à Sétif avec un de ses acteurs fétiches Jamel Debbouze, le mal-aimé, aux côtés de Roshdi Zem, Chafia Boudraâ et Hmed Benaïssa. Ours d'argent du Festival du film de Berlin (pour l'acteur Sotigui Kouyaté), c'est donc le public français qui aura la primeur d'apprécier London River dans ses salles, les lenteurs administratives et autre comité de lecture s'étant imposés chez nous. La superproduction distinguée au prestigieux festival du cinéma de Cannes, London River a déjà été présenté en exclusivité sur la chaîne franco-allemande ARTE en juin dernier. Le film raconte l'histoire d'un homme et d'une femme, d'origine et de confession différentes, qui sans nouvelles de leurs enfants depuis des jours, partent à leur recherche à Londres, dans une ville traumatisée et secouée par les attentats terroristes du 7 juillet 2005. Mis à part quelques privilégiés, les Algériens attendent toujours de voir ce film. En attendant, ils donnent tout ce qu'ils peuvent et font leur possible pour assurer le bon déroulement du tournage de Hors-la-loi, qui «démarre en Algérie en 1935 puis arrive le 8-Mai 1945, ce qui représente une grosse partie du film puis l'Indochine avec les soldats et tirailleurs algériens puis toute la bataille que j'appelle "La bataille de Paris" où je montre comment le FLN s'est constitué en 7e wilaya en France», nous a confié le réalisateur en avril dernier.