Depuis la notification du premier cas de Sida en 1985, entre 800 à 700 cas sont notifiés par an, a annoncé hier à Alger Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. «Ces chiffres traduisent la tendance vers une stabilisation de l'épidémie», a-t-il précisé, ajoutant que selon les données du laboratoire national de référence du sida, «la cible nationale qui est de stabiliser le nombre de nouveaux diagnostics à moins de 1000 personnes par an, a été atteinte». S'agissant des femmes enceintes atteintes de ce virus, «80% donnent naissance à des enfants sans Sida», a indiqué Boudiaf en marge de l'ouverture de la réunion de haut niveau des femmes leaders d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Cette rencontre qui dure deux jours, a pour but de renforcer l'engagement politique pour la mise en œuvre de la Stratégie arabe de lutte contre le Sida ainsi que d'assurer la continuation de cet engagement pour mettre fin à cette épidémie et réaliser l'égalité homme-femme dans le prochain cadre de développement post-2015. Dans son allocution, le premier responsable du secteur a tracé les principaux objectifs de cette Stratégie, notamment la réduction de plus de 50% de l'incidence du VIH parmi les populations à risque d'infection, l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants, l'augmentation de la couverture du traitement du VIH à 80%, lutter contre la stigmatisation et les discriminations. Elle a également pour but d'améliorer le financement du sida, d'éliminer les inégalités entre les sexes et les abus et violences basés sur les genres et accroître la capacité des femmes et des filles à se protéger contre cette épidémie ainsi que de réviser les politiques sur les restrictions en matière de déplacement. En matière de dépistage, «la priorité a été donnée à la poursuite de l'extension de la mise en œuvre d'une stratégie nationale d'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant à travers le territoire national», a souligné Boudiaf. S'agissant de la prévention, «la priorité a été accordée au renforcement des interventions de prévention de proximité ciblant en premier les populations prioritaires identifiées, en particulier les femmes en âge de procréer», a-t-il ajouté. A propos de l'amélioration de la qualité des soins et du soutien, «nous avons mis l'accent sur le renforcement de la prise en charge globale des personnes atteintes de ce virus dans le cadre de l'accès universel», a précisé le même intervenant. Engagement pour vaincre ce virus d'ici 2030 Intervenant lors de cette rencontre, Michel Sidibe, directeur exécutive de l'Onusida, a salué «l'engagement politique, la contribution et le partage de l'expérience de l'Algérie aux efforts internationaux pour la lutte contre le VIH/sida». Il a souligné qu'«un pays comme l'Algérie qui a su mobiliser à bon escient ses énormes capacités dans le domaine de la santé, notamment la lutte contre le sida, doit constituer un exemple en matière de coopération entière et fructueuse avec les différentes instances onusiennes». Selon lui, «l'Algérie reste parmi les rares pays ayant pu endiguer la propagation du sida grâce à ses efforts soutenus pour lutter contre la maladie à travers la gratuité et l'accès aux soins pour tous». Yamina Chakkar, directrice régionale de l'Onusida, a pour sa part souligné que «l'engagement des femmes peut également continuer à jouer un rôle catalyseur afin de mettre fin à cette épidémie dans la région». Mme Chakkar a souhaité que «cette rencontre permette d'aboutir à un appel à l'action en faveur de la mise en œuvre de cette Stratégie», dira-t-elle. «Nous encourageons l'engagement des femmes pour positionner l'objectif de mettre fin au VIH/sida d'ici 2030 dans l'agenda de développement de l'après-2015.» De son côté, Leila Negm, représentante de la Ligue des Etats arabes, a insisté sur «le soutien des efforts des pays de la région». Mme Negm a suggéré «d'impliquer les autorités concernés, notamment religieuses ainsi que la société civile, pour sensibiliser les citoyens contre cette épidémie». Enfin, les intervenants ont à l'unisson insisté sur «l'engagement politique pour mettre fin au sida d'ici 2030 en Afrique du Nord et au Moyen-Orient».