La commune de Kimel, dans wilaya de Batna, a commémoré samedi, pour la première fois, le 60ème anniversaire du massacre de civils au village de Serri-Lahmam, perpétré à l'aube de la Révolution, les 16 et 17 novembre 1954, par les forces coloniales. La commémoration, initiée par les associations ‘'El chourouk Ethakafia'' et ‘'Bouhout Tarikhia'', en collaboration avec les moudjahidine de la région, a regroupé des combattants de la première heure. Ce lieu de mémoire où 75 civils entre vieillards, femmes et enfants, tombèrent au champ d'honneur, a abrité, pour l'occasion, une conférence historique au cours de laquelle des témoignages ont été apportés par des survivants de ce massacre commis par l'aviation française, deux semaines seulement après le déclenchement de la lutte armée. Le moudjahid Larbi Tarferguint, qui a échappé de peu à la mort lors du bombardement de ce village, a raconté comment l'aviation militaire a ‘'commencé à pilonner aveuglément de nuit, pour poursuivre ce crime barbare deux jours durant''. Le massacre a été commis en représailles contre le village dont les 65 hommes valides ont rejoint la Révolution et pris part aux premières opérations, cette localité constituant à l'époque une base arrière de l'armée de libération nationale dirigée par Mostefa Benboulaid qui y avait tenu plusieurs réunions après la nuit de la ‘'Toussaint''. De moudjahidine de la commune de Kimel ont été honorés à cette occaison, notamment Oucif Lakhdar, Benamor Mohamed Bayouche, Djarmoune Mohamed, Chebara Messaoud, Bouzahafi Mohamed et Kiour Djoudi.