Les parties au dialogue intermalien inclusif se sont félicitées, jeudi à Alger, du "bon déroulement" du 4ème round des pourparlers de sortie de crise sous la conduite de l'Algérie et se sont engagées à poursuivre ce processus afin de parvenir à un accord de paix global et définitif dans le Nord du Mali. A l'issue de cette quatrième phase, l'équipe de médiation internationale menée par l'Algérie a exhorté dans un communiqué les différentes parties maliennes, à savoir la gouvernement malien, la coordination des mouvements signataires de la Déclaration d'Alger du 9 juin 2014 et les mouvements signataires de la Plateforme d'Alger du 14 juin, à "demeurer engagées de bonne foi dans le processus d'Alger en cours, notamment en respectant leurs engagements en vertu des accords de cessez-le-feu en vigueur". La médiation qui comprend aussi l'ONU-Minusma, l'UA, la Cédéao, l'UE l'OCI, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria et le Tchad, a exhorté à nouveau les différentes parties maliennes à "faire preuve de courage et de détermination et à s'investir davantage, individuellement et collectivement pour favoriser le règlement des questions en suspens de manière à parvenir, dans les meilleurs délais possibles, à un accord de paix global et définitif", ajoute le texte. "La conclusion de cet accord permettra, de toute évidence, non seulement à la restauration de la paix au Nord du Mali mais contribuera aussi de manière significative à la création des conditions permettant une lutte efficace contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière organisée", souligne le texte. Le représentant de la médiation, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a indiqué que ce 4ème round de pourparlers a été "extrêmement avantageux", du fait qu'il a permis "d'élargir le cercle d'entente" entre ces derniers concernant de nombreux points. Il a ajouté qu'à travers ses contacts avec toutes les parties maliennes, le groupe de médiation, a retenu "certaines voies pouvant nous conduire vers une plate forme de médiation à même d'amener les parties à dépasser leurs différends et d'aboutir à des formules acceptables par tous. Ces voies, a-t-il ajouté, sont de nature à "permettre au processus d'Alger d'aller vers la réalisation du traité de paix globale et définitive au Mali dans le cadre de la réconciliation nationale". De leur côté, les parties maliennes ont exprimé leur engagement dans la poursuite de la recherche d'une solution négociée à la crise dans le nord du Mali. "Nous comptons travailler avec l'équipe de la médiation pour pouvoir approfondir un certain nombre de préoccupations qui n'ont pas encore pu trouver la définition appropriée pour nous permettre de les mettre dans un accord de paix", a déclaré le ministre malien des Affaires étrangères, de l'Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop. "Nous partons d'Alger très engagés dans ce processus et déterminés à oeuvrer dans la mesure du possible en pleine coopération avec l'équipe de médiation, mais aussi à traduire dans les faits la détermination du gouvernement du Mali pour asseoir une paix durable", a-t-il ajouté. Les mouvements maliens signataires de la plateforme d'entente préliminaire d'Alger ont exprimé pour leur part salué les avancées enregistrés dans les pourparlers. "Nous sommes arrivés à un stade exceptionnel des pourparlers intermaliens. Nous avons enfin entre nos mains un projet d'accord sur lequel la médiation nous a demandé de réfléchir et d'apporter, quand c'est nécessaire, des recommandations pour les amendements", a-t-il ajouté. Il a indiqué que les éléments du projet d'accord "portent en eux l'objectif essentiel que nous visons tous : la paix, la sécurité et le développement", des questions "que nous considérons comme prioritaires". "Nous abordons l'avenir dans le cadre de ce processus avec beaucoup de confiance", a affirmé Ahmed Ould Sidi Mohamed, chef du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) signataire de la plateforme d'Alger. Membre de la médiation, le représentant spécial adjoint de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (Minusma), M. Arnauld Akodjenou, a quant à lui mis en exergue les progrès réalisés par les parties engagées. "Nous venons de franchir une étape que je juge décisive. Elle n'est pas la dernière et il nous en reste encore à franchir, mais je crois que nous avançons, et cela grâce à la médiation de l'Algérie", a déclaré M. Akodjenou, à l'issue de la quatrième phase de ce dialogue mené sous la conduite de l'Algérie. Gouvernement malien et groupes politico-militaires du nord du Mali avaient accepté en octobre dernier "comme une base solide" un document de négociation, soumis par l'équipe de la médiation, comportant des éléments d'un accord de paix. "Une feuille de route" et "une déclaration de cessation des hostilités" avaient été signées en juillet dernier au terme de la phase initiale des pourparlers, en vue de préparer les conditions nécessaires pour l'émergence d'une solution globale et négociée du problème des régions nord du Mali. Outre les représentants du gouvernement malien, les six mouvements signataires des deux documents sont le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA), la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (dissident).