Un voyage dans le temps à travers l'Algérie des premières années de l'indépendance vue par l'objectif du reporter italien Pablo Volta, disparu en 2011, est proposé au public algérois à la faveur d'une exposition de photographies inédites inaugurée samedi. Organisée par l'Institut culturel italien, cette exposition qui compte une cinquantaine de photos numérisées, se poursuit jusqu'au 20 décembre au Centre des arts et de la culture du Palais des raïs (Bastion 23). Rassemblées par thèmes, les photographies de Pablo Volta restituent d'abord l'ambiance du premier automne de l'indépendance à travers des clichés de la section féminine du FLN et de travailleurs algériens dans les fermes ou au port d'Alger. Une dizaine de photos sont consacrées au défilé militaire organisé à l'occasion du premier anniversaire de l'Assemblée constituante algérienne avec des prises de vue du défilé et des portraits des délégations étrangères hôtes de l'Algérie sous Ahmed Ben Bella, son premier président. Le reporter a également restitué le travail d'une "caravane militante qui a sillonné en 1963 les villages isolées pour discuter avec les habitants, connaître les besoins de ces régions, aller à la rencontre des populations nomades, fédérer les efforts pour la construction du pays ou encore lancer des campagne d'alphabétisation". Autre campagne suivie par le reporter, celle des médecins algériens, français, bulgares et yougoslaves pour la formation d'aides-soignants dans des zones, à l'époque, isolées pour lutter contre les maladies qui y sévissaient. A cette même période l'objectif de Pablo Volta s'était aussi intéressé à l'expression de la culture populaire algérienne, mobilisées au service des idéaux de la révolution, illustrant dans ses photos une parade de touaregs du Tassili avec leurs costumes de la Sebeiba ou encore les premiers spectacles du théâtre populaire tenus à Ain Taya (banlieue est d'Alger). Né en 1926 à Buenos Aires en Argentine, Pablo Volta, a fondé la première coopérative photographique italienne "I fotofrafi associati" en 1953, avant de se porter volontaire pour la création d'un centre de formation audiovisuelle en Algérie où il entame dès 1963 un travail de documentation sur les débuts de la reconstruction de l'Algérie. Le reporter a également exercé en tant que correspondant de la Radio-télévision italienne avant de se consacrer au théâtre populaire d'avant-garde jusqu'à sa disparition en 2011.