Les prix du pétrole sont tombés lundi à de nouveaux plus bas depuis 2009, pénalisés par la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de maintenir son objectif de production et par la surabondance d'offre sur le marché. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 69,65 dollars en début d'après-midi, en baisse de 50 cents par rapport à la clôture de vendredi. Il avait atteint 67,53 dollars en début de matinée, un plus bas depuis octobre 2009. A New York, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 65 cents à 65,50 dollars. Il est tombé en début d'échanges asiatiques à 63,72 dollars, son plus bas niveau depuis juillet 2009. Les cours du pétrole débutaient cette nouvelle semaine d'échanges en accentuant la baisse de ces derniers jours, tandis que les volumes d'activité devraient s'étoffer au fil de la journée alors que les investisseurs américains reviendront d'un long weekend. Les marchés étaient restés fermés à New York jeudi et n'avaient ouvert que vendredi matin à l'occasion de la fête de Thanksgiving. Une offre surabondante, combinée à une faible croissance de la demande, continuait à peser sur les cours. "La baisse des prix de pétrole n'a pas de fin en vue, puisqu'un énorme excédent d'offre, d'environ 1,5 million de barils par jour, est attendu pour le premier semestre 2015 et va continuer à peser sur les cours," notaient les experts de Commerzbank. La décision de l'Opep est vue comme une réponse à la récente expansion du pétrole de schiste américain, qui grignote les parts de marché de l'organisation pétrolière. L'impact de cette croissance de la production se fait de manière indirecte, en réduisant de façon spectaculaire les besoins d'importations des Etats-Unis et en forçant leurs fournisseurs à se trouver d'autres débouchés, ce qui attise la lutte pour les parts de marchés ailleurs dans le monde. Si l'Opep avait décidé de réduire sa production, elle serait rentrée dans un cercle vicieux où elle n'aurait cessé de réduire son offre pour lutter contre la baisse des prix face à l'augmentation de la production américaine, constataient les analystes de Société Générale après la réunion de l'organisation. Mais pour certains opérateurs, la réaction des marchés lundi était exagérée compte tenu du fait que la décision de l'Opep était largement anticipée.