La Suède va reconnaître l'Etat de Palestine. Cette nouvelle ait la joie des Palestiniens et sème le désarroi chez les Israéliens. Dans son discours de politique générale vendredi dernier, Stefan Löfven, qui a remporté le mois dernier les élections générales en Suède, a déclaré qu'« une solution à deux Etats suppose une reconnaissance mutuelle et la volonté d'une coexistence pacifique. C'est pourquoi la Suède va reconnaître l'Etat de Palestine ». Cela doit se faire dans le respect « des exigences légitimes à la fois des Palestiniens et des Israéliens quant à leur autodétermination et leur sécurité », a-t-il précisé. Le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat a salué hier cette décision la qualifiant de « courageuse ». Il a appelé les autres pays de l'Union Européenne à suivre cet exemple. Une dirigeante de l'Organisation de libération de la Palestine, Hanane Achraoui, a estimé que la position du nouveau Premier suédois correspond avec la démarche de Stockholm et les principes internationaux concernant les droits humains. Le chef de la diplomatie israélienne, Avigdor Lieberman, a quant à lui regretté des « déclarations hâtives avant même apparemment qu'il n'ait eu le temps d'étudier la question en profondeur ». Les Etats-Unis ont jugé « prématurée » la démarche de Löfven. La porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki, a réaffirmé le « soutien » de Washington au principe d'un Etat palestinien, mais par le biais d'un processus de paix, d'une « solution négociée » et de « reconnaissance mutuelle » entre Palestiniens et Israéliens. Selon la direction palestinienne, 134 pays ont reconnu l'Etat de Palestine dont 7 membres de l'UE : République tchèque, Hongrie, Pologne, Bulgarie, Roumanie, Malte et Chypre. Elles l'avaient fait avant d'intégrer l'Union, ce qui fait de la Suède le premier pays européen à le faire. Le pays nordique a voté en faveur du statut d'observateur de la Palestine à l'ONU en 2012, un statut qui lui a été accordé à une imposante majorité malgré l'opposition des Etats-Unis. Aujourd'hui, les Américains menacent de suspendre leurs aides aux Palestiniens s'ils demandent l'adhésion à la Cour pénale internationale. Le président Mahmoud Abbas serait déterminé à passer outre cette objection.