L'ancien sélectionneur de l'équipe algérienne et ancien coach de la JSK, Mahieddine Khalef, a estimé mercredi à Oran, que la participation à une coupe du monde peut servir de tremplin à un joueur pour réussir une carrière dans un grand club, lequel tire profit à son tour, du talent de sa recrue. "Les joueurs font des choix. Ils vont jouer en France, dans d'autres pays européens ou dans les pays du Golfe. Bons ou mauvais, ce sont des choix qui reflètent une certaine mobilité", a souligné Mahieddine Khalef, dans son intervention lors du colloque international "Entre Algérie et France, migrations, football et médias" organisé au CRASC d'Oran. Parlant du football et de la migration des footballeurs algériens avant et après la coupe du monde de 1982, l'ex-sélectionneur du onze national, a rappelé qu'avant ces joueurs se rendaient à l'étranger pour gagner leur vie. "Aujourd'hui, s'ils le font c'est pour gérer une carrière, faire fortune. Ils jouent dans de grands clubs et passent d'une équipe à une autre. C'est le professionnalisme qui veut cette mobilité", a-t-il indiqué. Mahieddine Khalef a, par ailleurs, considéré que pour les équipes nationales, "la double nationalité a beaucoup aidé les joueurs à faire leurs choix", ajoutant que dans le sens contraire, les joueurs algériens évoluant à l'étranger et qui choisissent l'équipe algérienne de football n'ont pas été forcés par la Fédération. "C'est eux qui font le choix, mais il y a l'entourage de ces joueurs qui les aide à prendre la décision. Et toutes les conditions sont réunies pour eux en Algérie en matière de prise en charge et autres", a-t-il ajouté. Répondant à la question de l'un des participants au colloque sur le professionnalisme dans le football algérien, Mahieddine Khalef s'est montré catégorique : "Je refuse de parler de professionnalisme en Algérie. On devrait arrêter le championnat professionnel pendant quatre ans pour, justement, préparer ce professionnalisme", a-t-il déclaré car, a-t-il ajouté, "on ne dispose du minimum pour cela. Il n'y a pas de terrains d'entraînement. On joue n'importe comment, il n'y a pas de préparation adéquate. On ne peut pas faire de professionnalisme à l'européenne sans moyens". L'ex-sélectionneur des Vert et blanc a mis en exergue la nécessité de continuer à gérer le championnat amateur, en attendant d'améliorer les choses et de s'occuper des jeunes et de leur formation. "Le pays pullule de jeunes talents", a-t-il souligné. Pour sa part, le journaliste sportif Benyoucef Ouaâdia rejoint Mahieddine Khalef dans son analyse de la situation. "Pour aller vers le professionnalisme, il faut mettre en place toutes les conditions nécessaires à sa réussite", a-t-il indiqué à la presse.