Apparemment, le conflit mettant aux prises les chauffeurs de taxis des lignes interwilayas assurant la navette Alger-Oran reste à l'ordre du jour, et ce, depuis presque quatre mois.Pour apporter des explications sur cette situation, le vice-président de l'Union algérienne des chauffeurs de taxis (Unact), Boukerrou Aziouez, nous dira que «ce conflit persistant entre les chauffeurs de taxis interwilayas est fondé sur un faux problème. La situation actuelle est différente, puisque les chauffeurs des deux côtés sont en rivalité pour des rasions futiles et infondées», tout en expliquant que «cette ligne en particulier, ce n'est pas la première fois qu'elle est perturbée par ce genre de conflit, où certaines personnes se sont permis du jour au lendemain de ‘‘chasser'' de la station interwilayas d'Oran les taxis en provenance d'Alger». Par ailleurs, l'orateur a soulevé qu'«un autre problème a fait surface en plus du conflit existant, qui n'est autre que celui du transport du courrier». Il accuse les chauffeurs de taxis de recourir à ce «nouveau business» pour se faire un budget supplémentaire. «Auparavant, ce problème ne se posait pas car, conformément à la règle du tour, n'importe quel taxi avait le droit de prendre le départ. Ce dernier prenait la route avec le courrier ou sans. Actuellement, l'attente est devenue une tendance, où la plupart des chauffeurs restent à l'affût d'un probable courrier pour démarrer, ce qui n'a fait que compliquer les choses», signalera notre interlocuteur. Interrogé sur le montant de ce courrier, il soulignera que la tarification démarre à partir de 200 DA et selon le poids, ainsi que de l'importance du colis. Toutefois, il précisera que ceux à l'origine de cette tendance sont en réalité «les doubleurs». Chose qui a supprimé le principe du tour et en même temps provoqué cette confusion. Revenant à la principale cause de ce malentendu entre les deux camps, c'est le problème de stationnement au niveau de la station d'Oran, où ces derniers jours le syndicat des chauffeurs de taxi interwilayas de la ville d'Oran a refusé l'accès à la station du centre-ville. De ce fait, les Algérois sont contraints de faire leur halte à Mostaganem pour prendre des voyageurs à destination de la capitale. En parallèle, les taximen oranais arrivés à Alger sont obligés de revenir bredouille vers Oran après avoir déposé leurs clients. «Malheureusement, depuis quatre mois, plus de 500 chauffeurs de taxis qu'ils soient algérois ou oranais reviennent vides. Ce qui a provoqué un véritable manque à gagner, surtout pour les taxis oranais, dont un important nombre d'entre eux songent de déposer leur carnet de route», affirmera-t-il. Les instances concernées aux abonnés absents ! Ce bras de fer entre les chauffeurs algérois et oranais commence à prendre de l'ampleur, surtout en ces jours de vacances, sans oublier que la destination oranaise est l'une des plus prisées par les estivants. De leur côté, les instances concernées continuent à faire preuve d'une «étonnante négligence» et prennent leurs distances par rapport à ce dossier. «En tant que représentant de l'Union nationale des chauffeurs de taxis, nous avons interpellé à maintes reprises les directions du transport des wilayas d'Alger et d'Oran pour intervenir et stopper ce conflit mais elles n'ont rien fait dans ce sens, et jusqu'à présent rien n'a été entrepris», a indiqué le vice-président de l'Unact.