Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a relevé, hier à Alger, une «convergence de vues» totale entre l'Algérie et les Etats-Unis sur la nécessité d'une solution politique à la crise libyenne. «Il y a une convergence de vues totale entre l'Algérie et les Etats-Unis dans la recherche d'une solution politique à la situation en Libye pour faire démarrer le processus de négociations», a déclaré M. Messahel à la presse à l'issue de l'audience qu'il a accordée à l'adjointe au sous-secrétaire d'Etat américain chargée de la défense, Amanda Dory. Il a insisté sur la nécessité d'encourager les efforts déployés actuellement par les Nations unies pour faire démarrer le processus de négociations pour un règlement politique de la crise libyenne. Le ministre a indiqué, en outre, que la situation en Libye et au Sahel ont constitué l'«essentiel» des questions abordées avec la responsable américaine. «Nous avons eu l'occasion, indépendamment de la réunion bilatérale sur la coopération militaire algéro-américaine, d'avoir un échange de vues sur la situation dans la région. Il est évident que la situation en Libye et au Sahel ait constitué l'essentiel des questions abordées», a-t-il précisé. Il a, dans ce sens, ajouté qu'«il faut que la Libye retrouve rapidement sa stabilité qui est fondamentale et essentielle dans la lutte antiterroriste dans la sous-région». «L'Algérie et les Etats-Unis vont continuer à se consulter, à échanger leurs analyses et essayer de travailler à faire aboutir le processus qui préserverait l'unité de la Libye et sa stabilité», a affirmé M. Messahel. Le ministre a dans ce sens souligné la nécessité que les situations en Libye et au Mali soient réglées «le plus rapidement possible», pour que, a-t-il expliqué, la lutte contre le terrorisme, «déjà engagée dans la région, puisse réellement être le souci majeur de nos pays». De son côté, Mme Dory a déclaré qu'elle se trouvait en Algérie pour discuter des questions et problèmes qui intéressent l'Algérie et les Etats-Unis, notamment les questions sécuritaires, ainsi que de la coopération militaire, déjà existante entre les deux pays. Mme Dory conduit la délégation américaine qui participe à la 6e réunion de dialogue militaire conjoint algéro-américain. La Ve réunion s'était tenue aux Etats-Unis en 2012, rappelle-t-on. Les ministres des pays voisins de la Libye, dont l'Algérie, représentée par M. Messahel, s'étaient réunis la semaine dernière à Khartoum, au Soudan, pour examiner les moyens à même de trouver une solution politique à la crise qui secoue depuis plus de trois ans ce pays. A l'issue de la 5e conférence des pays voisins de la Libye, les chefs de diplomatie ont souligné l'impératif d'un arrêt immédiat de toutes les opérations armées en privilégiant un dialogue inclusif en vue de parvenir à l'instauration de la paix, de la stabilité et de la réconciliation et de mettre en place une nouvelle Constitution en Libye. Les ministres ont appelé toutes les parties et les acteurs politiques libyens, «rejetant la violence à engager dans l'immédiat un dialogue national inclusif en vue de réaliser les objectifs escomptés conformément à l'initiative de l'envoyé onusien qui sera effective à partir du 9 décembre à Ghadamès». La solution politique, seule voie de sortie de crise La crise libyenne a été aussi examinée lors de la réunion inaugurale du Groupe international de contact pour la Libye (GIC-L) qui s'est tenue mercredi dernier à Addis-Abeba, sous la présidence du commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine (UA). Les membres de GIC-L, dont l'Algérie représentée par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Abdelhamid Senouci Bereksi, ont condamné tous les actes de violence en Libye, et ont réitéré la «pertinence» d'une solution politique comme étant la seule voie de sortie de crise dans un pays au bord du chaos. Depuis la chute en 2011 du régime de Maâmar El Gueddafi après une révolte de huit mois, les autorités de transition n'ont pas réussi à former une armée et à asseoir leur autorité sur un nombre de milices qui font la loi dans le pays. Pour déloger les milices islamistes de la capitale, le gouvernement libyen avait annoncé que l'armée nationale de Libye avait commencé à se déployer autour de la ville pour tenter de la reprendre. Le gouvernement a par ailleurs appelé les groupes armés à abandonner leurs armes et à ne pas opposer de résistance.