Le mouvement de grève auquel a appelé le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest-élargi) a été faiblement suivi, mardi, au niveau des lycées, tandis que les cours se sont déroulés normalement dans les écoles primaires et les CEM d'Alger, à la seconde et dernière journée de grève. Dans certains établissements éducatifs d'Alger, les enseignants des premier et deuxième cycles d'enseignement n'ont pas répondu à l'appel de grève, à l'instar des CEM Farid-Meghraoui et des frères Tahar et Mohand-Said Adlane d'El Madania, a constaté l'APS sur place. De même pour le CEM Haroun-Errachid et l'école Aïssat-Idir du 1er Mai (Alger) où tous les enseignants avaient rejoint leur poste. Au cycle secondaire, les enseignants ont relativement répondu à l'appel de grève de deux jours lancé par le Cnapest notamment à El Idrissi (1er Mai), à l'exception des enseignants non titularisés. Les cours se sont par contre déroulés normalement au lycée Cheikh-Bouamama à El Mouradia. Le chargé de communication du Cnapest, Messaoud Boudiba, a expliqué cette faible adhésion au mouvement de grève au niveau des cycles du primaire et du moyen, notamment à Alger, par «la non-finalisation de la structuration du syndicat dans les écoles primaires et les CEM», sachant que ce syndicat était auparavant représenté uniquement au niveau des lycées. Au niveau national, le responsable a précisé dans une déclaration à l'APS que le taux de suivi, à la première journée de grève, «a atteint 85% dont 20% au niveau des écoles primaires et 40% au niveau des CEM». A Alger, Boudiba a indiqué que contrairement aux premier et deuxième cycles où le taux de suivi de la grève était faible, un nombre important de lycées a répondu favorablement à cet appel». Parmi les revendications du Cnapest, la promotion «systématique» aux nouveaux grades et la promotion aux postes d'enseignant principal et d'enseignant formateur. Outre l'application du code de la médecine du travail et la promulgation d'une circulaire interministérielle favorisant l'accès des enseignants au logement, le syndicat revendique la mise à jour de la prime du sud et l'installation d'une commission gouvernementale chargée de recenser les biens et fonds des œuvres sociales. Le ministère de l'Education nationale avait tenu une séance de travail avec les représentants du syndicat, la veille de l'entame de ce mouvement de grève, pour tenter de les dissuader, en présence de l'Inspection du travail et de la direction générale de la Fonction publique, une séance qualifiée par le Cnapest de «formalité». Pour sa part, le conseiller au ministère de l'Education, Mohamed Aidar, a déclaré à l'APS que la grève du Cnapest était «illégale», soulignant que «le conseil national du syndicat n'a pas les prérogatives de décider d'un mouvement de protestation». Lors de la dernière séance de dialogue avec la tutelle, le syndicat avait introduit une nouvelle revendication, à savoir le droit à la promotion jusqu'en 2017. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, avait réaffirmé récemment l'engagement de son secteur à relancer le dialogue avec tous les partenaires sociaux en vue de trouver des solutions «adéquates» aux revendications socioprofessionnelles des syndicats dans le cadre de la loi.