L'appel à la grève dans le secteur de l'Education, lancé mercredi par deux syndicats, le CNAPEST et l'UNPEF, a été diversement suivi jeudi dans les établissements scolaires du pays. Au-delà des taux avancés par les uns et les autres, les seuls perdants restent les élèves. A Alger, les enseignants des trois cycles -secondaire, moyen et primaire- ont poursuivi leur mouvement de grève d'une semaine, en signe de protestation contre le régime indemnitaire. Aux lycées Hassiba Ben Bouali (Kouba), Aïcha Oum El Mouminine (Hussein Dey), à l'école primaire El Idrissi et au CEM Haroun Errachid (Sidi M'hamed), les élèves ont été contraints de rebrousser chemin après avoir été informés du débrayage de leurs enseignants. Au lycée Ibn Eness (Sidi M'hamed), les enseignants ont préféré, en revanche, dispenser les cours à leurs élèves en dépit du mot d'ordre de grève lancé par les deux syndicats. Le directeur de l'Education d'Alger-sud, M. Zeghache, a souligné mercredi que les mouvements de protestation auxquels certains syndicats appellent "influent sur le calendrier pédagogique du secteur de l'Education nationale". A Constantine, le débrayage a semblé "s'essouffler". Le directeur de l'Education a assuré que le nombre d'enseignants continuant à observer ce mouvement de grève a nettement baissé. Il a précisé que «le taux de suivi, qui était, mercredi, de 25%, était, jeudi, de 11,10% seulement». Dans le moyen, «7% seulement des enseignants ont répondu à l'appel à la grève, alors que dans les paliers primaire et secondaire la mobilisation des enseignants n'a pas dépassé le seuil des 14%», a ajouté le même responsable. Le représentant local du CNAPEST a soutenu que l'adhésion à la contestation «n'a pas connu de recul, bien au contraire», puisque le taux de suivi demeure, selon lui, «stable avec 85% du personnel en grève». A Tizi-Ouzou, l'administration a estimé le taux de suivi de l'appel à la grève à "environ 74%" dans le cycle secondaire, alors qu'il est infime dans le moyen et le primaire, au moment où les syndicats avancent un taux moyen de "90%, tous établissements et corps de fonction confondus". Même constat à Blida où le mouvement a été suivi par "92% du personnel", selon un représentant du Cnapest, alors que pour la direction de l'Education, le taux n'a pas dépassé les 35%. A l'Ouest, à Oran, un taux "stationnaire" de suivi de la grève a été enregistré, la direction de l'Education avançant une moyenne de "20%", répartie entre le primaire (14,64%), le Moyen (30,69%) et le secondaire (16,24%). Ces taux sont loin de ceux avancés par les représentants des syndicats qui parlent d'une moyenne de 65 à 70% de suivi. Au Sud, à Ouargla, le mot d'ordre a été diversement suivi d'un palier à l'autre. Le cycle primaire a été particulièrement affecté avec un taux de suivi de 78,62%, selon la direction de l'Education, tandis que les représentants de syndicats parlent d'un taux variant de 92 à 97%, pour l'ensemble des paliers. Les plus faibles taux de suivi ont été enregistrés à El Bayadh (10,04%) et Illizi (24 %), selon les directions de l'Education respectives.