L'Algérie joue un "rôle majeur" dans le règlement des conflits en Afrique, a estimé, mercredi à Oran, la directrice exécutive de l'Institut des Nations Unies pour la Formation et la Recherche (UNITAR), Mme Sally Fegan-Wyles. "L'Algérie joue un rôle majeur dans le règlement des conflits en Afrique. Elle est reconnue comme étant un pays neutre dans ces conflits et occupe une place importante au niveau des commissions de paix et de sécurité au sein de l'Union Africaine", a soutenu la représentante de l'ONU au 2ème séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, qui se déroule depuis mardi dans la capitale de l'Ouest du pays. Tout en rappelant que trois commissions de paix et de sécurité de l'UA ont été créées à l'initiative de l'Algérie, elle a affirmé que ce rôle majeur joué par ce pays s'explique par "plusieurs facteurs, comme la qualité et le très haut niveau de (ses) diplomates". "L'Algérie est perçue comme un acteur juste et honnête dans le règlement des conflits. Elle a un rôle majeur dans la mise en place d'un bloc de puissance. Si les trois pays africains membres du Conseil de Sécurité de l'ONU en l'occurrence l'Angola, le Djibouti et le Tchad, ont pu établir un bloc de puissance c'est grâce à l'Algérie", a-t-elle concédé. La représentante de l'ONU a indiqué que les Nations Unies considèrent que le partenariat avec l'Afrique est extrêmement important. "Il est si important que le Secrétaire général de l'ONU ait octroyé, récemment, le titre de sous-secrétaire général à notre ambassadeur au sein de l'UA. Nous pensons que c'est l'un des plus importants partenariats pour les Nations Unies", a souligné la même responsable. Toutefois, Mme Sally Fegan-Wyles a déploré le fait que "60% des problèmes examinés par le Conseil de sécurité sont africains". Pour elle, il est important que l'ONU ait une bonne compréhension des conflits africains afin d'entrevoir les solutions possibles. Par conséquent, la participation à cette rencontre d'Oran des trois membres du Conseil de sécurité est "très importante", a-t-elle estimé, car, selon elle, ces trois membres "peuvent penser ensemble et avoir une seule voix lorsqu'ils abordent les problèmes africains au Conseil de sécurité". Evoquant les conflits africains, la directrice exécutive de l'UNITAR a estimé qu'il n'y a pas de solutions faciles. "Cela peut prendre des années et des années, probablement des générations pour les régler", a-t-elle prévenu, signalant que la résolution de ces conflits est tributaire d'une bonne compréhension de leurs causes. "Cela est déjà le début de la solution", a indiqué la représentante onusienne pour qui l'autre solution peut provenir des peuples eux-mêmes, "s'ils sont impliqués dans ces questions". "Bien entendu, les voisins des pays en conflit peuvent apporter beaucoup à la recherche des solutions", a-t-elle ajouté. Sur le rôle de l'UNITAR dans la recherche des solutions aux conflits, la représentante de l'ONU a indiqué que celui-ci se limite à "fournir les outils nécessaires à bien analyser la situation, comment aller aux causes profondes des conflits. Et dans ce cadre, comme le dit si bien le diplomate algérien Lakhdar Brahimi, il faut savoir écouter de la bonne manière".