L'Algérie ne peut concevoir une lutte contre les changements climatiques, dissociée des priorités de développement, a souligné jeudi à Lima, la ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Dalila Boudjemaâ, indique un communiqué de ce ministère. "Comme la plupart des pays en développement, l'Algérie est confrontée à d'innombrables contraintes et qu'à l'instar de ces pays, elle ne peut concevoir la lutte contre les changements climatiques, dissociée des priorités de développement", a indiqué Mme Boudjemaâ dans une allocution prononcée lors de la 20ème conférence des parties de Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques qui se déroule dans la capitale péruvienne. La ministre a tenu à mettre en exergue "les initiatives volontaires de l'Algérie visant à s'adapter aux impacts néfastes des changements climatiques, notamment le renforcement législatif, le reboisement, la mobilisation des ressources en eau pour l'irrigation des zones affectées par des sécheresses persistantes, la substitution des combustibles liquides par le gaz naturel et le gaz propane liquéfié qui constituent des sources d'énergie propres et, donc, moins polluantes". Elle a cité également "un ambitieux programme de développement des énergies renouvelables et d'efficacité énergétique, des mesures incitatives, l'instauration de tarifs d'achat garantis pour l'électricité à partir d'installations utilisant la filière solaire photovoltaïque et l'énergie solaire, ainsi que la séquestration du carbone qui a permis la récupération de 4 millions de tonnes de CO2". Parmi ces initiatives, Mme Boudjemaâ a évoqué aussi un programme de gestion intégrée des déchets, notamment la fermeture et la réhabilitation des décharges publiques et de ce fait, la valorisation du méthane, également dans le domaine du transport, l'intensification du transport urbain et inter urbain. La ministre a insisté, surtout, sur le caractère équitable que doit prendre le futur accord climatique, et dont l'élaboration doit être "transparente". Elle a souligné que "les avancées auxquelles nous parviendrons sont tributaires des compromis qui se dégageront", à travers la concrétisation des engagements que doivent assumer les parties développées, notamment, en matière de pourvoi des moyens de mise en œuvre. La ministre de l'Environnement a estimé, en outre, que le financement s'avère être "la pierre angulaire sur laquelle reposent toutes les actions visant à lutter contre les changements climatiques". Dans ce sens, elle a réitéré l'appel au "respect des engagements stipulés dans la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques", précisant que l'Afrique est "le continent le plus affecté par les effets adverses des changements climatiques". La sécheresse, la désertification et les inondations sont autant de "phénomènes qui caractérisent l'Afrique, seul continent cité dans la Convention", a-t-elle plaidé, poursuivant que la majorité des rapports scientifiques indiquent que l'Afrique "figure parmi les zones les plus vulnérables à ces effets". "L'adaptation représente pour nous la priorité suprême", a-t-elle rappelé, précisant que l'"équilibre et l'équité dans le contexte des changements climatiques signifie que les efforts les plus importants doivent provenir des pays les plus développés, ceux qui sont historiquement responsables de ce phénomène qui menace l'avenir de l'humanité toute entière". La ministre de l'Environnement a réitéré l'"opposition de l'Algérie à toute réinterprétation, réécriture ou renégociation de la Convention" et appelé au renforcement du multilatéralisme qui demeure fondamental pour parvenir à un progrès global cohérent et ambitieux".