L'euro se reprenait un peu face au dollar vendredi, fluctuant dans une fourchette étroite, dans un marché sans grand élan, la monnaie unique restant sous la pression d'inquiétudes sur la santé de l'économie de la zone euro. Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), la monnaie unique européenne valait 1,2438 dollar, contre 1,2410 dollar jeudi vers 22H00 GMT. La devise européenne baissait légèrement face à la monnaie nippone, à 147,15 yens contre 147,24 yens jeudi. Le dollar aussi perdait un peu de terrain face à la devise japonaise, à 118,31 yens contre 118,65 yens la veille. Alors que le calendrier des indicateurs économiques restait peu chargé en fin de semaine, le marché des changes peinait à accrocher une direction. L'euro restait ainsi pénalisé par des résultats inférieurs aux attentes de la deuxième édition de prêts géants bon marché à long terme (TLTRO) de la Banque centrale européenne (BCE). L'institution monétaire de Francfort a annoncé jeudi avoir prêté 129,8 mrd EUR à 306 banques européennes, alors que la plupart des analystes tablaient sur 150 mrd EUR. Il s'agissait du deuxième tour d'une série de huit opérations baptisées TLTRO ("Targeted Long-Term Refinancing Operations"), qui auront lieu d'ici 2016. Grâce à ces gigantesques prêts, la BCE espère rouvrir les vannes du crédit pour les entreprises et relancer l'économie atone de la zone euro et l'inflation. Mais "nous ne pouvons pas nous empêcher de penser que la BCE se tire une balle dans le pied à cause de ses taux négatifs", commentait Derek Halpenny, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi. Pour l'analyste, le taux de dépôt marginal de l'institution, porté en juin en territoire négatif pour la première fois de son histoire, "doit jouer un rôle de dissuasion" car il implique que dans certaines conditions les banques doivent maintenant payer des frais sur des liquidités déposées auprès de la BCE. Ainsi, la probabilité de l'annonce d'un programme d'assouplissement quantitatif, dit de QE, à l'issue de la prochaine réunion de politique monétaire de la banque centrale de 22 janvier est accrue, estimait M. Halpenny. Un tel programme équivaudrait à des injections de liquidités dans le système financier de la zone euro afin de stimuler l'activité économique, mais tend également à diluer la valeur de la monnaie unique, la rendant moins attrayante pour les investisseurs. De plus, les obligations de pays de la zone euro en grande difficulté financière qui pourraient faire l'objet d'achat sont vues comme des actifs risqués. De son côté, le dollar restait à la merci de prises de bénéfices après avoir tenté de rebondir jeudi suite à la forte progression des ventes au détail en novembre aux Etats-Unis. Cette hausse plus forte que prévu a attesté d'un renforcement du pouvoir d'achat dans la première économie mondiale, dont la consommation est un élément essentiel de la croissance. La hausse du dollar avait été renforcée jeudi par un recul, comme attendu, des nouvelles inscriptions au chômage début décembre, un nouveau signe de l'embellie du marché de l'emploi américain. Dans ce contexte de net regain de vigueur de la première économie mondiale, les investisseurs attendent la prochaine réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine, les 16 et 17 décembre, à la recherche d'indices sur le calendrier d'un resserrement monétaire. Vers 11H00 GMT, la livre britannique baissait face à la monnaie unique européenne, à 79,13 pence pour un euro, ainsi que face au dollar, à 1,5719 dollar pour une livre. La devise suisse se stabilisait face à l'euro, à 1,2010 franc suisse pour un euro - après avoir atteint vers 09H15 GMT 1,2008 franc, son niveau le plus fort depuis septembre 2012 - et progressait face au billet vert, à 0,9655 franc suisse pour un dollar. L'once d'or a fini à 1223,50 dollars au fixing du matin, contre 1216,25 dollars jeudi soir.