Dans une déclaration faite sur place à la presse algérienne, le président de l'Entente de Sétif, Hacène Hammar, a fait part de sa déception d'avoir vu son équipe échouer dans sa tentative de se qualifier pour les demi-finales du Mondial des clubs qui se déroule en ce moment au Maroc. Réaction tout à fait normal d'un président qui attendait, certainement, beaucoup de cette compétition et qui se désole de voir son équipe rater son objectif. Là où on ne le comprend pas c'est lorsqu'il s'en prend à ses joueurs au point de menacer de se «débarrasser» de quelques-uns d'entre eux lors du mercato hivernal. Il y a quelques semaines, l'Entente de Sétif a réussi un exploit que jusqu'ici aucun club algérien n'avait réalisé, celui de remporter la Ligue des champions africaine. Certes, le Mouloudia d'Alger, la JS Kabylie et l'ESS, de la fin des années 1980, avaient déjà remporté une Coupe d'Afrique des clubs champions (deux même pour le club de Kabylie) mais, cette compétition avait moins de prestige que l'actuelle, dénommée, à juste titre, Ligue des champions. Cette ESS, si adulée il y a un mois, serait-elle tombée si bas aussi rapidement qu'on se permette de mettre en doute les capacités de ses joueurs ? Ce sont, pourtant, ces mêmes joueurs qui ont mené le club sétifien sur la plus haute marche du podium africain. Au Maroc, ils sont, certes, passés à côté de leur sujet lors du quart de finale contre le club d'Auckland mais cela entre dans les aléas du football. On peut très bien rater un match sans que cela ne donne lieu à des déclarations qui veulent faire croire qu'il y aurait le feu dans la maison. Menacer d'exclure des joueurs qui ont participé à la gloire du club parce qu'ils n'ont pas atteint l'objectif qui leur était assigné lors de la compétition internationale suivante, est une action qui risque de miner l'ESS alors que celle-ci est engagée dans le processus de reconquête du titre de champion d'Algérie, voire de la Coupe d'Algérie. Hammar ne s'en est pas tenu à la seule critique envers les joueurs. Il s'en est, également, pris au staff technique, disons à l'entraîneur Kheireddine Madoui, tout court, pour ses choix lors du quart de finale du Mondial des clubs, oubliant que c'est ce même Madoui qui a mené l'Entente au sacre africain. Le technicien hyper compétent d'il y a un mois serait-il devenu, soudain, quelqu'un de très limité dans sa conception du football ? Apparemment, c'est ce que pense Hammar mais, ce dernier ne dit pas si en moins d'un mois il ne serait pas devenu un président quelconque.