Le 58e anniversaire de la création de la radio secrète Sawt El Djazaïr par l'Armée de libération nationale en 1956 a été commémoré, cette année, Radio Tlemcen par l'édification d'une stèle à la mémoire de l'un de ses pionniers, Aïssa Messaoudi, en présence du wali de Tlemcen, des autorités civiles et militaires de la wilaya, de la presse locale et nationale et des représentants du mouvement associatif et de la société civile. A l'occasion, une exposition d'équipements et d'archives de cette radio secrète a été organisée par Radio Tlemcen où l'on a mis en évidence l'historique de la première station radio mobile acquise par le défunt Messaoud Zougar auprès de la base américaine d'El Kenitra, au Maroc. Invité sur les ondes de la radio locale à s'exprimer sur cet événement historique, le wali de Tlemcen a tenu à saluer «le rôle et le travail héroïque de tous ceux et celles qui se sont sacrifiés pour faire entendre la voix de l'Algérie durant la guerre de Libération nationale, notamment Aïssa Messaoudi. Ce qui a renforcé et consolidé la cause de l'Algérie dans le concert international» avant de souligner le rôle des radios locales dans la prise en charge des préoccupations majeures et quotidiennes des citoyens». Le wali a par ailleurs reconnu que «la radio locale aide les autorités locales, les élus et l'administration à connaître les doléances des citoyens. Il a appelé l'ensemble de la corporation de la presse à travailler dans cette perspective car, dit-il, «les médias sont un trait d'union entre les citoyens et l'administration qui reste ouverte à l'ensemble de la presse». Le directeur de Radio Tlemcen a été honoré par le wali en cette occasion solennelle avant que le directeur des moudjahidine ne fasse une rétrospective sur le parcours de la radio nationale depuis la radio secrète à nos jours. Il s'interrogea particulièrement sur le devenir des archives et des enregistrements de cette radio secrète. Celui dont la voix retentissait comme un ouragan à travers tout le territoire algérien et à propos duquel le défunt président Houari Boumediene dira : «Sa voix était la moitié de la Révolution algérienne de Novembre 1954», il vient d'être honoré à titre posthume par une stèle érigée en sa mémoire au siège de la radio locale de Tlemcen. Pour que nul n'oublie les mérites de ce journaliste et commentateur de la première radio secrète de l'ALN. Né à Oran le 12 mai 1931, Aïssa Messaoudi intégra le Mouvement pour le triomphe des libertés (MTLD) et en devint vite un membre très actif, cela après avoir terminé ses études à l'école Zitouna de Tunis. En 1956, il est nommé président de l'Union des étudiants algériens à Tunis pour occuper par la suite le poste de journaliste-commentateur au sein de «Sawt El-Djazaïr» à Radio-Tunis jusqu'en 1959. Il sera affecté dans l'appareil des transmissions, rattaché à l'ALN puis transféré à la radio marocaine à Nador le 12 juillet 1959. Il est ensuite affecté à la radio de l'Algérie libre combattante en Tunisie en octobre 1961 pour diriger «Sawt Al-Djazaïr». A l'indépendance, il est nommé, le 28 octobre 1962, par le défunt président Ahmed Benbella à la tête de la Radiodiffusion télévision algérienne (RTA).