Un vibrant hommage a été rendu, mardi à Oran, au défunt moudjahid et journaliste Aïssa Messaoudi, "la voix de l'Algérie en armes", à l'occasion du 20ème anniversaire de sa disparition. Co-organisé par le quotidien El Djoumhouria et l'association Mechâal Echahid, cet hommage coïncide également avec le 58ème anniversaire de la création de la radio de la révolution algérienne, Sawt El Djazaïr. La rencontre a vu la participation de membres de la famille du défunt, d'anciens compagnons du journaliste, des autorités locales, de moudjahidine et d'un grand nombre d'invités. Le directeur général d'El Djoumhouria, le président de l'association Mechâal Echahid ainsi que le wali d'Oran ont successivement pris la parole pour évoquer la mémoire de ce journaliste, qui a su par sa voix, porter haut et loin le combat du peuple algérien pour le recouvrement de son indépendance national. Le défunt président Houari Boumedienne avait déclaré, un jour, que ce journaliste a représenté, à lui seul, "la moitié de la révolution armée". Les intervenants ont souligné l'apport d'Aïssa Messaoudi à la révolution armée. "C'est une voix intense qui a mobilisé les moudjahidine, remonté le moral du peuple algérien face aux campagnes de propagande menées par la France coloniale. Sa voix était plus percutante que les balles et attise la flamme du patriotisme et du nationalisme", a souligné le wali d'Oran. L'hommage a été également marqué par la projection d'extraits d'un documentaire télévisé, réalisé à l'occasion du 40ème anniversaire de l'indépendance nationale, consacré à la guerre des ondes durant la révolution armée et les conditions de création de la radio Sawt El Djazaïr. Le documentaire, réalisé par le journaliste Hamou Abdelkedouss, comporte notamment des témoignages de responsables de la radio tunisienne qui diffusait les programmes de la radio de l'Algérie en lutte ainsi que des extraits de programmes et de commentaires du défunt Aîssa Messaoudi, diffusés sur les ondes. Des membres de la famille du défunt et quelques uns de ses compagnons ont été honorés lors de cette rencontre. Né en 1931 à Oran, Aïssa Messaoudi a rejoint l'école coranique pour apprendre les rudiments de la langue arabe avant de se rendre à Tunis pour fréquenter l'école Zitouna où il a obtenu son brevet d'études et son baccalauréat. Militant actif du MTLD, il est nommé, en 1956, président de l'Union des étudiants algériens. A la création de Sawt El Djazaïr, il devient journaliste et commentateur et se distingue par sa voix de ténor et ses émissions mobilisatrices captées dans tous les foyers algériens. A l'indépendance, il est nommé, le 28 octobre 1962, directeur général de la Radiodiffusion Télévision Algérienne (RTA). Le défunt décèdera, en 1994, des suites d'une longue maladie. A Oran, une place, située face aux sièges de la télévision et de la radio nationales, immortalise depuis quelques années son nom.