Les Tunisiens votaient dimanche pour choisir leur président entre les deux candidats au second tour de l'historique élection présidentielle, Béji Caïd Essebsi et Moncef Marzouki, et achever une transition politique de près de quatre ans. Environ 5,3 millions d'électeurs sont appelés aux urnes depuis 08H00 (locale) (07H00 GMT) et jusqu'à 18H00 (17H00 GMT) pour arbitrer entre M. Essebsi, chef du pati "Nidaa Tounès", arrivé en premier au premier tour avec 39,46% des voix et le chef d'Etat sortant, M. Marzouki, qui en a récolté 33,43%. Ce scrutin intervient après la tenue d'un premier tour, dont le caractère démocratique a été salué par la communauté internationale. Le vainqueur sera appelé à présider la Tunisie pendant cinq ans, un mandat renouvelable une seule fois. L'opération de vote a commencé dimanche matin dans la normalité dans tout le territoire tunisien, a déclaré lors d'une conférence de presse à Tunis, le président de l'instance supérieure de la surveillance des élections (ISIE), précisant que "tous les dispositifs ont été mis en place pour réussir le bon déroulement du scrutin". M. Sarsar a affirmé, à l'APS, que les résultats du vote devraient être annoncés tard lundi après la fermeture du dernier bureau de vote à 22H00 à San Francisco (Etats-Unis), soulignant que la publication de sondages réalisés à la sortie des bureaux de vote a été interdite. C'est la première fois que les Tunisiens élisent librement leur chef d'Etat. Depuis son indépendance en 1956 jusqu'à la révolution "du Jasmin" en 2011, la Tunisie n'a, en effet, jamais connu de scrutin présidentiel libre. La participation relativement faible dans la matinée L'affluence des électeurs tunisiens aux bureaux de vote, durant la matinée, a été relativement timide par rapport à celle constatée lors du 1er tour du scrutin. "Le taux de participation en Tunisie deux heures après le début du vote (09H00 GMT), est de 14, 04%", a déclaré l'ISIE, ajoutant qu'à l'étranger, il ne dépasse pas 17,03%. Selon cette instance, "le taux de participation le plus élevé a été enregistré dans l'arrondissement électoral de Gbel, et le plus petit à Tunis1". D'après des observateurs, la catégorie des jeunes, qui "ne se reconnaissent pas dans la classe politique actuelle en Tunisie" est la plus concernée par l'abstentionnisme lors de ce scrutin. Le taux de participation au 1er tour avait atteint 64,5% en Tunisie et 29,68% à l'étranger. Par ailleurs, dans les files d'attente, qui n'étaient pas longues dans la capitale, les électeurs affichent souvent les mêmes attentes, à l'instar de l'amélioration de la situation socio-économique des Tunisiens et la lutte contre le terrorisme. "Je suis venu voter, parce que la transition était dure avec les Tunisiens", s'est exprimé Ayda, une commerçante à sa sortie d'un bureau de vote au centre ville de la capitale. Pour sa part, Aouda, ancien banquier à la retraite, s'est réjoui d'avoir accompli son devoir électoral, disant que "les Tunisiens attendent beaucoup du futur président", car, ajoute-t-il, "beaucoup de choses devraient changer". Malgré une transition de près de 4 ans, marquée notamment par des crises politiques et l'essor de groupuscules armés, la Tunisie a réussi à organiser des élections générales considérées comme démocratiques par la communauté internationale.