Une opération de recensement des occupants réels des logements sociaux locatifs à travers la ville de Constantine a été lancée dernièrement par les services de l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI). Son but est d'établir un rapport sur le nombre de logements sociaux en sous-location et cerner ainsi l'ampleur de cette forme de spéculation sur les biens publics. Le rapport sera transmis à la tutelle. Cette enquête a suscité bien des interrogations de la part des occupants des logements sociaux, notamment ceux qui ont procédé à des transactions d'achat de «pas-de-porte», en usant d'un détour juridique que représente «la reconnaissance de dette», établie entre l'acheteur et le vendeur devant un notaire. Le directeur général de l'OPGI, Azem Nassreddine, a dénoncé cette forme de transaction et avait même lancé un appel par le biais de la radio locale Cirta pour préciser que «cette transaction est illégale et le désistement est interdit», l'OPGI ne cautionnant plus le changement de nom sur les arrêtés d'attribution des logements sociaux depuis quelques années déjà. Le directeur de l'office a expliqué également que «le désistement sur un logement social locatif est illégal, quels que soient les subterfuges juridiques utilisés». Ainsi, les personnes qui ont acheté des logements en contrepartie d'une reconnaissance de dettes perdent leur bien une fois que le vendeur décède. Les héritiers ont la latitude de récupérer le logement sans toutefois rembourser la dette reconnue. Parallèlement à cette enquête, les agents de l'OPGI ont été instruits de sensibiliser les citoyens à ne pas acheter les logements sociaux. D'autres formules existent pour acquérir un logement, celles de la promotion immobilière et du logement social participatif (LSP). L'OPGI a lancé plusieurs programmes de logements dans ce cadre totalisant près de 4000 unités dont une partie a été livrée. Rappelons que le parc immobilier relevant de l'OPGI s'élève à 70 000 unités, soit l'un des plus importants au niveau du territoire algérien. Pour l'année 2008, l'OPGI a dégagé un important budget pour l'achèvement des projets en retard et le lancement de nouveaux programmes. Quant aux créances détenues sur les locataires, elles s'élèvent à 150 milliards de centimes. Une évolution positive, selon la direction générale de l'OPGI, qui a pris la décision de ne plus appliquer les pénalités sur le paiement des loyers en retard.