Des soldats ont tiré hier de nouveaux coups de feu, apparemment en l'air, dans un quartier de Bangkok où se poursuivent des affrontements entre manifestants et forces de sécurité, ont rapporté des correspondants de presse. Ainsi, les militaires, au nombre d'une centaine, ont tiré au moins deux rafales de dix secondes chacune en l'air pour repousser des manifestants qui fonçaient sur eux à bord d'un autobus. Au moins quarante-neuf personnes ont été blessées, dont deux se trouvent dans un «état critique», par l'armée thaïlandaise qui a chargé du gaz lacrymogène pour disperser des manifestants ont indiqué les militaires et les services de secours. «Les soldats ont tiré du gaz lacrymogène pour les disperser. Plus de 400 soldats sont impliqués dans l'opération», a déclaré le colonel Sunsern Kaewkumnerd, porte-parole de l'armée. La charge a fait au moins 49 blessés, dont deux se trouvent dans un «état critique», selon les services de secours. «Je confirme qu'à ce stade, il n'y a pas de morts», a déclaré à la presse Chatree Charoencheewakul, responsable des services médicaux d'urgence nationaux. C'est la première fois que les forces de sécurité thaïlandaises utilisent la force contre les manifestants depuis l'instauration de l'état d'urgence dans la capitale thaïlandaise, dimanche, en raison d'une série de graves incidents. Auparavant, les manifestants avaient projeté des cocktails Molotov et avaient incendié un autre autobus. Plus tôt dans la matinée, des affrontements dans le même quartier avaient déjà fait au moins 70 blessés, selon les services de secours. La veille, dimanche, des manifestants thaïlandais se sont emparés d'au moins un char de l'armée qui était stationné dans Bangkok, a annoncé un porte-parole de la police à la presse. «Les manifestants se sont emparés d'un char et d'une voiture blindée», a déclaré le général Suporn Phansua, porte-parole de la police municipale de Bangkok.Un des leaders des manifestants, Hweng Tojirakarn, a pour sa part affirmé que ses partisans avaient pris possession de deux chars. «Nous nous sommes emparés d'une voiture blindée et de deux chars», a-t-il dit. L'état d'urgence a été décrété dimanche à Bangkok et sa région, et l'armée s'est déployée dans les rues de la capitale après une série de graves incidents causés ces derniers jours par des opposants au Premier ministre Abhisit Vejajjiva. Le commandant suprême des forces armées, Songkitti Jaggabatara a averti que l'armée thaïlandaise utilisera «tous les moyens possibles» pour rétablir l'ordre à Bangkok. Les soldats «utiliseront tous les moyens possibles pour rétablir l'ordre rapidement», a déclaré le général Songkitti dans une rare allocution télévisée en direct. «Nous n'utiliserons pas la force pour réprimer notre propre peuple, car nous sommes pleinement conscients qu'ils (les manifestants) sont tous Thaïlandais», a-t-il poursuivi. «Mais nous nous réservons le droit de faire usage des armes en état de légitime défense», a ajouté le général. Des mesures pour assurer la sécurité dans les ports et aéroports de Thaïlande seront mises en place dans les prochaines heures, a assuré hier un porte-parole du gouvernement. Par ailleurs, au chapitre des réactions, le gouvernement japonais a appelé les parties en conflit à résoudre «pacifiquement» leur différend. «Notre pays espère vraiment que la situation sera résolue pacifiquement», a déclaré le porte-parole du gouvernement japonais, Takeo Kawamura, lors d'une conférence de presse.