Un soldat a été tué mercredi à Bangkok lorsque les forces de sécurité thaïlandaises ont tenté de bloquer des "chemises rouges", ces manifestants qui exigent la démission du gouvernement. Les affrontements ont fait au moins quinze autres blessés, ce qui témoigne d'un climat politique aussi bloqué que volatile. L'incident a éclaté quand environ 900 soldats et policiers ont stoppé la progression d'une manifestation de 2.000 "chemises rouges". Les opposants avaient quitté le camp dans lequel ils sont retranchés dans le centre de Bangkok pour apporter leur "soutien" aux habitants de la banlieue. Les forces de l'ordre ont évoqué des tirs de sommation et des médias locaux ont fait état de balles en caoutchouc. Mais le bilan laissait envisager des affrontements plus sérieux. "Un soldat a été touché à la tête" par une balle, a de son côté indiqué le général Dithapron Sasasamit du Commandement interne des opérations de sécurité (ISOC), centre qui dirige les opérations de maintien de l'ordre. "Nous avions envoyé un signal fort depuis longtemps que nous ne laisserions pas les manifestants sortir (du centre-ville) mais ils nous défient toujours", a ajouté l'officier. "Un soldat s'est fait tirer dessus par son propre camp", a de son côté affirmé un cadre de l'opposition, Jatuporn Prompan. Les "rouges" exigent la démission du Premier ministre Abhisit Vejjajiva et contrôlent une vaste zone du centre-ville. Ils ont érigé autour des barricades pour se prémunir d'un coup de force qu'ils jugent imminent. Les "chemises rouges" se dirigeaient vers le lieu d'un rassemblement sur un marché dans la province de Pathum Thani, à 70 km au nord de Bangkok, pour témoigner de leur soutien moral aux manifestants à Bangkok. Plusieurs centaines de policiers et militaires ont bloqué la route dans le quartier de Don Muang en vue d'empêcher les manifestants de parvenir au site du rassemblement. Peu après 14h00, heure locale, les forces de sécurité ont commencé à tirer des balles en caoutchouc en l'air pour rependre la rue Vibhavadi Rangsit bloquée par les "chemises rouges". A 14h50, des bruits de balles en caoutchouc se faisaient toujours entendre et des gaz lacrymogènes ont été utlisés pour disperser les manifestants. Aux environs de 15h05, les affrontements ont cessé en raison de fortes pluies. Au moins 16 personnes ont été blessées dans les affrontements, a annoncé le ministre de la Santé publique, Jurin Laksanawisit, lors d'une conférence de presse. Dix des blessés ont été admis à l'hôpital Bhumibhol et le reste dans d'autres hôpitaux, a indiqué le ministre.