Le lancement d'un appel d'offres, le premier dans le cadre de la nouvelle la loi sur les hydrocarbures, et l'aval pour l'exploitation du schiste ont été les principaux faits du secteur énergétique en 2014 sur fond d'une dégringolade des cours mondiaux du brut. Le 4ème appel d'offres pour la recherche et l'exploration des hydrocarbures, lancé en janvier dernier, soit trois années après la précédente édition, s'est soldé par des résultats mitigés. Sur les 31 périmètres proposés par l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft), quatre (4) ont été attribués à trois groupements internationaux pour la recherche et la mise en exploitation des périmètres de Timmissit dans l'erg Est du Sahara, Tinhert Nord (est du Sahara) et M'sari Akabli (ouest du Sahara), en plus du périmètre de Boughezoul. Les avis des professionnels ont divergé quant à l'évaluation des résultats de ce premier appel d'offres opéré dans le cadre de la loi sur les hydrocarbures, promulguée en 2013, qui a ouvert la voie à l'exploitation des ressources non conventionnelles. Si pour les dirigeants d'Alnaft, les résultats obtenus à l'issue de cet appel à la concurrence sont "acceptables", certains analystes du secteur ont, en revanche, estimé que cet appel d'offres n'était pas "suffisamment attractif" pour les compagnies pétrolières en raison, notamment, des conditions fiscales, des difficultés géologiques et de l'augmentation du coût de production. Feu vert pour l'exploitation du schiste L'autre fait ayant marqué le secteur énergétique national est l'approbation par le conseil des ministres de l'exploitation des formations argileuses et schisteuses, condition préalable au lancement des procédures requises en direction des partenaires étrangers. Les premières indications disponibles laissent entrevoir des capacités nationales "appréciables" en gaz et pétrole de schiste ainsi que des perspectives "prometteuses" en terme de quantités récupérables, avait alors avancé le conseil des ministres. Pour confirmer le potentiel commercial de ces ressources, l'Algérie a besoin de mener un programme de forages de 11 puits, étalé sur une période allant de 7 à 13 ans. C'est ainsi que Sonatrach compte entamer la phase-pilote de l'exploitation des ressources non conventionnelles en 2019 avec la perspective de mettre ce potentiel en production à partir de 2022 avec une production prévisionnelle de près de 20 milliards de m3 avant d'atteindre les 30 milliards de m3 à l'horizon 2025-2027. Au préalable, des opérations de forage et de compression du gaz de schiste effectuées dans le puits-pilote d'Ahnet (In Salah) ont été achevées en début décembre en cours afin de vérifier certains paramètres qui déterminent ses capacités d'exploitation commerciale. Les ressources techniquement récupérables en matières de gaz de schiste sont estimées à près de 700 Tcf (1Tcf=1 trillion de pieds cubes). Le premier forage off-shore prévu fin 2015 Dans un souci de renforcer les efforts d'exploration, Sonatrach compte réaliser ses premiers forages offshore en fin 2015 dans les wilayas d'Oran et de Bejaia. Le premier forage sera réalisé par Sonatrach seul ou en partenariat mais la décision sur l'option à retenir relève des choix stratégiques du ministère de l'Energie. En Algérie, les zones offshore susceptibles de contenir des hydrocarbures sont situées entre 2.000 et 2.500 mètres de profondeur, avec un coût d'un seul forage en mer de près de 100 millions de dollars. Forte chute des cours mondiaux de brut Par ailleurs, l'année énergétique 2014 s'est caractérisée par une chute libre des prix du pétrole sur les marchés mondiaux avec un court passage sous la barre critique des 60 dollars. Cependant, ce revers ne devrait pas avoir un effet sur les investissements programmés de Sonatrach qui maintient son plan de développement quinquennal 2015-2019, doté d'un montant de 90 milliards de dollars. Ce plan prévoit principalement le développement des gisements du pétrole et du gaz, le renforcement des capacités de transport des hydrocarbures, de l'activité pétrochimique et du raffinage ainsi que la valorisation des ressources humaines nécessaires. Selon Sonatrach, un redressement de sa production primaire des hydrocarbures est attendu à la fin de ce programme quinquennal, après un repli amorcé en 2010.