Le principal groupe d'opposition de Bahreïn, Al-Wefaq, frappé d'interdiction depuis octobre, a annoncé hier, la reconduction pour quatre ans de son chef, cheikh Ali Salmane, au cours d'un congrès tenu pour se mettre en conformité avec la loi du royaume. Cheikh Salmane a aussitôt été convoqué au ministère de l'Intérieur, a indiqué Al-Wefaq, ajoutant que le ministère n'avait pas précisé les raisons de cette mesure, qualifiée de grave. D'importantes forces de police ont été déployées au moment de la remise de la convocation hier, à la mi-journée, près de la résidence du chef du Wefaq dans une banlieue de la capitale Manama , selon des témoins. Le Wefaq (l'entente en arabe) a été interdit d'activités fin octobre, pour une durée de trois mois, la justice bahreïnie pressant le mouvement de se mettre en conformité avec la loi sur les associations. Cette réglementation régit les activités des groupes et mouvements politiques. La loi bahreïnie ne reconnaît pas explicitement le droit de fonder des partis politiques proprement dits. Le congrès du Wefaq, réuni vendredi soir à Manama, a renouvelé l'ensemble des instances dirigeantes, dont les 30 membres de son Majlis al-Choura, qui fait office de comité central, et a reconduit cheikh Ali Salmane, 49 ans, dans ses fonctions de secrétaire général, selon un communiqué publié samedi.