Les efforts pour trouver une issue au conflit meurtrier qui ravage la Syrie depuis près de quatre ans se poursuivent, notamment après l'annonce des autorités syriennes qu'elles étaient prêtes à rencontrer l'opposition à Moscou, pour "répondre aux aspirations des Syriens" sans ingérence étrangère. Le ministère syrien des Affaires étrangères a affirmé que Damas "(était) prête à participer à une rencontre préliminaire et consultative à Moscou pour répondre aux aspirations des Syriens qui sont celles de trouver une issue à la crise". La réunion "viserait à se mettre d'accord sur la tenue d'une conférence de dialogue entre Syriens sans ingérence étrangère", selon l'agence officielle Sana. Jeudi dernier, la diplomatie russe avait affirmé que Moscou comptait accueillir vers le 20 janvier une réunion de l'opposition syrienne. Selon Moscou, il s'agirait d'abord d'une "rencontre informelle" entre "opposition interne et externe" afin de "générer des idées" permettant d'aboutir à un règlement du conflit syrien qui a fait près de 200.000 morts. En cas de succès, des représentants du gouvernement syrien seront invités" dans la foulée à Moscou pour "échanger des avis" avec les opposants et pour qu'un dialogue soit lancé entre belligérants. Les Kurdes syriens ont repris à Daech 60% d'Aïn al-Arab Appuyées par les frappes aériennes de la coalition internationale menée par les Etats-Unis depuis le 23 septembre, "les forces kurdes contrôlent désormais plus de 60% de la ville" de Kobané (Aïn al-Arab en arabe), a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Daech s'est même retiré de zones où les Kurdes n'étaient pas entrés par peur des mines", a-t-il ajouté. La petite ville dans le nord syrien frontalier de la Turquie est devenue, depuis l'offensive de l'organisation autoproclamée Etat islamique le 16 septembre, un symbole de la lutte contre le groupe extrémiste qui était parvenu à s'emparer de plus de la moitié de Aïn al-Arab. Un militant kurde de Aïn al-Arab, Mustefa Ebdi, cité par la presse, a affirmé de son côté que les Unités de protection du peuple kurde (YPG), la milice kurde qui défend la ville, "ont avancé sur tout la ligne de front au cours de la dernière semaine dans la direction de l'est", où se concentre la présence de Daech. Ce groupe extrémiste s'est ainsi retiré du QG des YPG dans le nord de la ville, des quartiers sud ainsi que du centre culturel dans le centre-ville, selon l'OSDH et les militants. Et il y a quelques jours, les YPG sont parvenus au bâtiment de la municipalité dans le centre et qui est désormais complètement détruit par les combats, selon M. Ebdi. "L'avancée des Kurdes est due en grande partie aux frappes aériennes menées par la coalition", explique le militant, selon qui ces raids se concentrent sur Aïn al-Arab plus que sur d'autres régions en Syrie. D'après lui, sur les 31 frappes annoncées par la coalition au cours des dernières 48 heures, 17 ont visé Daech à Aïn al-Arab. Les extrémistes "ont recours désormais dans leurs mouvements sur les tunnels qu'ils creusent après avoir échoué dans leur tactique de voitures piégées et de ceintures explosives", souligne encore Mustefa Ebdi. Des dizaines de membres de Daech se sont fait exploser à Aïn al-Arab depuis leur entrée dans la ville où ils ont fait face à une farouche résistance kurde. Les combats ont fait plus d'un millier de morts des deux bords. Sur le terrain, hormis les morts dans les bombardements, les combats et les exécutions, plus de 300 civils ont péri en 2014 en raison du manque d'aliments et de médicaments dans les régions assiégées par les autorités, selon l'OSDH. Parmi eux figurent 101 enfants et 34 femmes, selon l'OSDH, précisant que la majorité ont péri dans la Ghouta orientale, région de la province de Damas soumise à un siège depuis un an et demi. Le conflit en Syrie a fait plus de 200.000 morts depuis qu'il a été déclenché en mars 2011. Plus de trois millions de personnes ont fui le pays, tandis que plus de sept millions ont été déplacées à l'intérieur du pays.