Le chef de l'opposition à Bahreïn, cheikh Ali Salmane, «inculpé notamment d'incitation à un changement de régime», a été placé en détention pour sept jours, a annoncé hier le parquet. Arrêté dimanche à Manama, cheikh Salmane, 49 ans, est accusé «d'appel à la haine et à la violence pour changer le régime» dans ce royaume du Golfe. Le chef d'Al Wefaq (l'entente), principal mouvement de l'opposition à Bahreïn, avait été convoqué au ministère de l'Intérieur hier matin. Lundi soir, il a été formellement inculpé «d'incitation à un changement de régime par la force, par des menaces et des moyens illégaux, et d'insulte publique envers le ministère de l'Intérieur». Selon le procureur général, cheikh Salmane est également accusé d'avoir «incité à la haine envers un segment de la population». L'opposant, qui a pu voir quatre de ses avocats avant un nouvel interrogatoire hier, a été confronté à des enregistrements (de ses discours) comportant des «appels et des incitations qui justifient le recours à la violence et impliquent une menace de recourir à la force militaire contre l'autorité de l'Etat», a affirmé le procureur général Nayef Youssef Mahmoud dans un communiqué. «Au terme de l'interrogatoire, il a été décidé de maintenir l'accusé en détention pendant sept jours à titre préventif pour les besoins de l'enquête», a-t-il ajouté. Réagissant très vite, le Wefaq a estimé que cette mesure grave témoignait de «l'ampleur de la crise politique à Bahreïn. Elle ferme toutes les portes à un règlement politique», a ajouté le mouvement.