Le président de la République française, François Hollande, rejoint la position de l'Algérie concernant la nature de la solution à adopter pour mettre fin au chaos libyen. Après avoir été soupçonnée de chercher une nouvelle intervention militaire étrangère en terre libyenne, la France vient, par le biais de son président de la République, d'écarter l'option militaire. Le président français François Hollande écarte, dans une interview accordée à Radio France Internationale (RFI), et dont un extrait a été rendu public hier, l'idée d'une intervention militaire française en Libye. «La France n'interviendra pas en Libye parce que c'est à la communauté internationale de prendre ses responsabilités, et pour l'instant, elle doit faire en sorte qu'il puisse y avoir un dialogue politique qui n'est même pas installé, et deuxièmement que l'ordre puisse être rétabli», a déclaré le président français. La France qui a participé à l'intervention militaire étrangère en Libye en 2012, provoquant la chute du régime de Mouammar Al Kadhafi, était soupçonnée de vouloir «rééditer» ce scénario qui, d'après de nombreux observateurs, pourrait aggraver le chaos dans lequel se débat la Libye depuis cette ingérence militaire étrangère. Le récent déplacement effectué par le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian au Tchad et au Niger a été interprété comme «une préparation de l'offensive militaire en Libye». Le ministre français s'est rendu jeudi dernier sur la base militaire en construction de Madama, dans l'extrême nord du Niger. Cette dernière sera appelée à accueillir l'opération militaire Barkhane, aux portes de la Libye. Jean-Yves Le Drian a réveillonné la veille dans la capitale tchadienne N'Djamena, avant de se rendre sur la base militaire française au Niger, où il a dénoncé la «résurgence d'un sanctuaire terroriste» dans la Libye voisine. Pour nombre d'observateurs, la France préparait une offensive militaire en Libye. L'Algérie, de son côté, a exprimé son refus d'une ingérence militaire étrangère en Libye, préférant une solution politique. Les propos tenus par le président français démontrent que finalement la France opte pour la solution souhaitée par l'Algérie, la solution politique au lieu d'une intervention militaire étrangère. L'ingérence militaire étrangère en Libye en 2012 a des conséquences enregistrées jusqu' à aujourd'hui : démantèlement de l'état libyen, instauration de l'insécurité et de l'instabilité et installation d'organisations terroristes dans ce pays, dont Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) et Etat Islamique (EI, ou Daech). Ces organisations terroristes pourraient être les principaux bénéficiaires d'une éventuelle ingérence militaire étrangère en Libye puisque, dans leur propagande, ils pourraient crier à «l'occupation», recruter davantage de djihadistes et déstabiliser la région. Ce dont notre pays qui dispose d'une expérience non négligeable en matière de lutte antiterroriste est conscient. L'Algérie qui accueille le dialogue inter-malien prône la même solution pour la Libye. C'est-à-dire aider les différentes parties en conflit à dialoguer et arriver à une solution politique qui leur permettrait de faire face aux différents défis, dont celui du terrorisme.