Plus de 51 millions de personnes ont été déplacées de force à travers le monde, a annoncé mardi le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, déplorant l'impuissance de la communauté internationale "à empêcher et à régler les conflits". "Une méga-crise, la méga-crise qui sévit en Syrie et en Irak ainsi que les nouvelles et les anciennes crises qui n'en finissent pas ont créé le plus grave problème de déplacement de populations depuis la Seconde guerre mondiale", a noté M. Guterres lors de la réunion annuelle des ambassadeurs turcs à Ankara. Quelque 51,2 millions de personnes ont été déplacées de force à travers le monde, a-t-il déploré, signalant un record jamais enregistré depuis la Seconde Guerre mondiale. Plus de 13 millions de personnes ont été déplacées par les conflits en Syrie et en Irak, la crise s'est aggravée dans le Soudan du Sud pour gagner le Tchad voisin, la situation s'est dégradée en Libye et une nouvelle crise sévit en Ukraine, a-t-il rappelé. "Tout cela montre que la communauté internationale a largement perdu sa capacité à empêcher et à régler les conflits", a insisté M. Guterres. "Nous vivons dans un monde où l'imprévisibilité et l'impunité sont devenues les règles du jeu. Un monde où il n'y a plus de direction efficace, un monde où les conflit se multiplient et où les anciennes crises restent latentes, ce qui a des conséquences dramatiques en termes humanitaires", a poursuivi le responsable onusien. Lors de son discours, M. Guterres a une nouvelle fois remercié la Turquie, qui accueille officiellement plus de 1,6 million de Syriens sur son territoire de vertu de la politique de "porte ouverte" décrétée par son président Recep Tayyip Erdogan. Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a rappelé que son pays avait déjà dépensé 5 milliards de dollars pour leur accueil et déploré la "modeste" contribution de la communauté internationale à cet effort, qui ne dépasse pas les 150 millions de dollars.