Les Syriens "sont en passe de devenir les réfugiés les plus nombreux dans le monde, dépassant les Afghans", a indiqué mardi le Haut-commissaire de l'ONU aux réfugiés Antonio Guterres.S'adressant par vidéo-conférence à l'Assemblée générale de l'ONU, M. Guterres a lancé un nouvel appel à "un fort soutien international" pour les quelque 2,5 millions de réfugiés syriens et en faveur des pays voisins de la Syrie (Liban, Jordanie, Irak, Turquie, Egypte) qui les accueillent en très grand nombre. Il a appelé les autres pays à prendre leur part de cet "énorme fardeau".En proportion de sa population, a-t-il expliqué, si la France voulait accueillir autant de réfugiés syriens que le Liban, elle devrait en prendre en charge sur son sol 15 millions, et la Russie 32 millions et les Etats-Unis 71 millions.Le chômage au Liban pourrait doubler d'ici la fin de l'année et la crise syrienne coûter au pays 7,5 milliards de dollars au total, a prédit M. Guterres, citant une étude de la Banque mondiale.La Turquie, a-t-il précisé, a déjà dépensé 2,5 milliards de dollars pour aider les réfugiés syriens et elle en a accueilli dix fois plus que tous les pays de l'Union européenne réunis. Quant à la Jordanie, l'afflux massif de Syriens lui a coûté jusqu'à présent 1,7 milliard de dollars.Selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), plus de cinq millions d'Afghans ont fui la guerre et la pauvreté au cours des trente dernières années, pour se réfugier principalement au Pakistan et en Iran, et il reste environ 2,55 millions de réfugiés afghans.En 2013, le HCR avait indiqué avoir besoin de 30.000 places pour réinstaller des réfugiés syriens. Au final, 18.800 réfugiés syriens ont pu être réinstallés dans 20 pays, l'Allemagne en accueillant plus de 10.000.Le conflit en Syrie qui va entrer dans sa quatrième année a fait plus de 140.000 morts et déplacé des millions de personnes.Près de 2,5 millions de Syriens, dont 1,2 million d'enfants, se sont exilés, principalement dans les pays voisins: 935.000 au Liban, 574.000 en Jordanie, 613.000 en Turquie, 223.000 en Irak et 134.000 en Egypte, selon le HCR."Les voisins de la Syrie font d'énormes sacrifices pour protéger ceux qui fuient, contribuant ainsi de manière fondamentale à la stabilité régionale et mondiale", a conclu M. Guterres. Pour les autres pays, aider les réfugiés syriens "n'est pas une question de générosité, c'est dans leur propre intérêt au moment où le monde assiste à la désintégration sanglante de la Syrie".